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    3° Par le Rhin, les Alpes Juliennes, Trieste, l'Euphrate
ou la mer Rouge;
    4° De Londres par la Seine, la Saône, le Rhône, l'Isthme
de Suez, la mer Rouge et les Indes.
   Il n'y a pas de doute que cette dernière route ne soit
la plus directe, la plus étendue en navigation, la plus rapide,
la plus avantageuse par les grands centres de population
et d'activité qu'elle traverse.
   Tel est le rôle important que le Rhône est appelé à jouer,
soit dans les relations intérieures de l'Europe soit dans celles
de continent à continent.
   Eh bien ! nous, habitants de cette grande et riche vallée
 arrosée par le Rhône et ses affluents, avons-nous fait beau-
coup d'efforts pour compléter et étendre cette voie de com-
munication? Avons-nous su tirer tout le parti possible de
cette route donnée gratis par la nature, et qui ne s'use pas.
Avons-nous seulement réparé les dégradations des rivages
et fait quelques améliorations, pour que celte route soit pra-
ticable pendant toute l'année ?
    Bien loin de là ! Poussés par une activité mal dirigée,
par un esprit étroit de localité, par l'intérêt individuel le plus
grossier, c'est nous qui avons dégradé celte route et l'avons
rendue impraticable pendant une partie de l'année. Nous
avons causé le mal dont nous nous plaignons.
    Par des défrichements désordonnés nous avons dépouillé
les montagnes de leur végétation, et ainsi tari les sources
de toutes les petites rivières qui fournissaient des eaux lim-
pides au Rhône. Ces rivières, à sec pendant les sécheresses,
sont, au moment des orages, des torrents qui charrient jus-
que dans le lit du fleuve des masses énormes de gravier et
 de roches brisées. Tous ces débris de nos montagnes em-
barrassent son lit et fournissent des matériaux aux nombreuses
îles d'autant plus gênantes pour la navigation, que la même