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108 3° Par le Rhin, les Alpes Juliennes, Trieste, l'Euphrate ou la mer Rouge; 4° De Londres par la Seine, la Saône, le Rhône, l'Isthme de Suez, la mer Rouge et les Indes. Il n'y a pas de doute que cette dernière route ne soit la plus directe, la plus étendue en navigation, la plus rapide, la plus avantageuse par les grands centres de population et d'activité qu'elle traverse. Tel est le rôle important que le Rhône est appelé à jouer, soit dans les relations intérieures de l'Europe soit dans celles de continent à continent. Eh bien ! nous, habitants de cette grande et riche vallée arrosée par le Rhône et ses affluents, avons-nous fait beau- coup d'efforts pour compléter et étendre cette voie de com- munication? Avons-nous su tirer tout le parti possible de cette route donnée gratis par la nature, et qui ne s'use pas. Avons-nous seulement réparé les dégradations des rivages et fait quelques améliorations, pour que celte route soit pra- ticable pendant toute l'année ? Bien loin de là ! Poussés par une activité mal dirigée, par un esprit étroit de localité, par l'intérêt individuel le plus grossier, c'est nous qui avons dégradé celte route et l'avons rendue impraticable pendant une partie de l'année. Nous avons causé le mal dont nous nous plaignons. Par des défrichements désordonnés nous avons dépouillé les montagnes de leur végétation, et ainsi tari les sources de toutes les petites rivières qui fournissaient des eaux lim- pides au Rhône. Ces rivières, à sec pendant les sécheresses, sont, au moment des orages, des torrents qui charrient jus- que dans le lit du fleuve des masses énormes de gravier et de roches brisées. Tous ces débris de nos montagnes em- barrassent son lit et fournissent des matériaux aux nombreuses îles d'autant plus gênantes pour la navigation, que la même