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leur cours. Elle dépend surtout de leur direction, des chaînes
de montagnes plus ou moins escarpées qui limitent leurs
bassins, et des mers dans lesquelles ils se déchargent.
    Cette disposition n'avait pas échappé au savant géographe
de l'antiquité, à Strabon. II dit en parlant de la Gaule :
« La direction des fleuves y est tellement avantageuse, que
l'on peut facilement transporter des marchandises d'une mer
dans l'autre, sans parcourir une grande étendue de route
par terre. Sous ce rapport il n'en est pas de mieux placé
que le Rhône, qui arrose les plus belles et les plus fertiles
contrées de la Gaule (Strabo, IV. 287). On peut naviguer
sur une grande étendue de son cours avec de grands ba-
teaux. Du Rhône on peut passer dans la Saône et dans
le Doubs, de là les marchandises sont transportées par terre
jusqu'à la Seine, qui les conduit vers les côtes de l'An-
gleterre. Ainsi, au moyen du Rhône, le commerce se ra-
mifie dans toute la Gaule (IV. 289), et l'on ne peut, ajoute-
 t-il, méconnaître les intentions de la providence dans les
 rapports de ces fleuves entr'eux et avec les contrées qu'ils
 traversent. »
    Oui, on ne saurait douter de cette prédestination de notre
 fleuve, si on le considère rattaché par des canaux soit di-
rectement soit indirectement avec le Rhin. Lorsque celui-ci
 communiquera avec le Danube, le Rhône deviendra alors
 l'une des branches du grand trépied de la vie européenne.
 Si, abstraction faite de la circumnavigation de l'Afrique, nous
 examinons quelles sont les routes qui conduisent du centre
 de l'Europe en Orient et jusqu'en Asie, nous en reconnaî-
 trons quatre, dont les fleuves sont une partie importante:
     1° Par le Wolga, la mer Caspienne, le lac Aral, le fleuve
 Amu Daria ;
    2° Par le Rhin, le Danube, la mer Noire, l'Euphrale
 ou la mer Rouge ;