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                   (o/wii-re aéâtcAee.


Quand j'aurai des loisirs,... quand, ma fortune faite,
    Je serai maître enfin de moi !...
Courage !.. Ils me luiront ces jours que je souhaite.
La Liberté viendra, disant : « Je suis à toi.
« Tu peux donner carrière à l'humeur vagabonde ;
« Tu peux dormir ton soûl, tu peux courir le inonde,
« Ou passer de longs jours à regarder le ciel ! !.. »

     Temps heureux de lait et de miel,
Je rêvais ta douceur à travers la prairie,
Lorsque, sous un pommier, à la tête fleurie,
     Je vis un chevreau qui broutait.
     A l'arbre un lien l'arrêtait.
Le fantasque animal est friand de feuillage :
     De l'attraper il s'efforçait ;
Mais des lèvres à peine effleurant le branchage,
     Il avançait, il avançait....
Ainsi, marchant toujours, il enroulait sa chaîne,
     Toujours plus étroit prisonnier,
Tant qu'à son dernier tour, de sa tête à la gêne,
     II pressa le tronc du pommier.

     SN'esi-ce point là ma destinée?...
Mon lien n'est-il pas plus étroit chaque année ?...
     Tandis qu'à ce penser profond
Je rêve tristement, faisant, selon l'usage,
     Le vœu frivole d'être sage,
Par mes soins dégagé, le chevreau fait un bond,
     Et déjà regarde au feuillage !
                               POKCHAT, de Lausanne.