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                    5£e

         0 siècle de fumée et de bruyants travaux,
         On veut que je vous aime ! Aimez-vous le poète ?
         L'usine envahit tout. Où ferai-je retraite?
              Où fuir les Cyclopes nouveaux?
         La forge est au vallon, au fond du précipice.
              Plus de Nymphe sans artifice !
              Dans un nuage sulfureux
              L'horrible vagon qui s'élance,
              Des marteaux la lourde cadence
         Du plus charmant désert font un séjour affreux.

             Etroite et vulgaire sagesse !
        Chacun souffre et gémit : c'est le bien de l'espèce.
        Quel bien? courir plus fort ; voguer contre le vent !
             En mourez-vous moins que devant?
        Le cœur est-il plus gai, plus verte la vieillesse?
        Vous me faites pitié, pauvre siècle savant.

             Viens à moi, belle Poésie,
         Des Grecs, des troubadours rends-moi la fantaisie,
             Et me fais rêver d'autres temps,
             Jeux de Toulouse et d'Olympie,
             Labeurs plus doux, esprits contents;
             Ou, si tu peux encore sourire,
             Quand régner ne t'est plus permis,

   (i)On sait que Von donne ce nom aux manuscrits qui, dans le moyen-âge,
ont été grattés, effacés, pour employer le parchemin à d'autres écrits, souvent
sans intérêt pour nous. Cet usage a fait perdre beaucoup de chefs-d'œuvre de
l'antiquité.