page suivante »
103 5£e 0 siècle de fumée et de bruyants travaux, On veut que je vous aime ! Aimez-vous le poète ? L'usine envahit tout. Où ferai-je retraite? Où fuir les Cyclopes nouveaux? La forge est au vallon, au fond du précipice. Plus de Nymphe sans artifice ! Dans un nuage sulfureux L'horrible vagon qui s'élance, Des marteaux la lourde cadence Du plus charmant désert font un séjour affreux. Etroite et vulgaire sagesse ! Chacun souffre et gémit : c'est le bien de l'espèce. Quel bien? courir plus fort ; voguer contre le vent ! En mourez-vous moins que devant? Le cœur est-il plus gai, plus verte la vieillesse? Vous me faites pitié, pauvre siècle savant. Viens à moi, belle Poésie, Des Grecs, des troubadours rends-moi la fantaisie, Et me fais rêver d'autres temps, Jeux de Toulouse et d'Olympie, Labeurs plus doux, esprits contents; Ou, si tu peux encore sourire, Quand régner ne t'est plus permis, (i)On sait que Von donne ce nom aux manuscrits qui, dans le moyen-âge, ont été grattés, effacés, pour employer le parchemin à d'autres écrits, souvent sans intérêt pour nous. Cet usage a fait perdre beaucoup de chefs-d'œuvre de l'antiquité.