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notes allemandes, (n° 9), rédigées par M. le docteur Ruge. Ces annales sont le
journal de l'extrême gauche hégélienne. Il est rédigé avec autant de science
que d'indépendance.
    « L'opposition entre nous et l'Eglise est irréconciliable. Tous les gens consé-
quents de tous les partis l'ont reconnu et proclamé... C'est pour cela que nous,
qui sommes conséquents, nous ne pouvons plus tarder à déclarer notre sépara-
tion d'avec l'Eglise, autrement nous ne pourrions plus nous défendre con-
tre le reproche de l'hypocrisie... Mais l'Etat qu'en dira-t-il? ou l'Etat n'exi-
gera plus des citoyens un symbole déterminé, unacte de baptême, etc., etalors
nous resterons citoyens sans être les adhérents d'aucune religion, ou bien l'Etat
croira devoir identifier l'existence de l'Eglise avec sa propre existence, et alors
l'exil est notre sort. »


    Nous apprenons avec plaisir que l'Académie de Lyon s'occupe d'apporter
à son règlement d'indispensables modifications. Il s'agit de faire cesser cette
distinction d'académiciens libres et d'académiciens titulaires que nous n'avons
jamais bien comprise, de porter le nombre des membres à soixante et de divi-
ser l'Académie en trois grandes sections séparées : Sciences, Lettres et Arts.
Elles se réuniraient à des jours différents. Nous sommes persuadés que
cette division donnerait à l'Académie une vie nouvelle, les travaux pren-
draient plus d'activité, les lectures seraient plus fréquentes, parce que chacun,
 assuré de parler devant des hommes qui ne sont point étrangers à ses études,
ne serait plus retenu par la triste certitude d'ennuyer la moitié de son audi-
toire. Placée au centre d'une population de deux cent mille âmes, et renfer-
mant dans son sein des hommes distingués en tout genre, si l'Académie n'a pas
eu jusqu'à présent toute l'importance à laquelle elle peut aspirer, si elle n'a
pas provoqué plus de travaux et plus d'activité intellectuelle, elle ne peut s'en
prendre qu'à sa mauvaise organisation.



   La France vient de perdre le plus impartial et le plus instruit de ses histo-
riens. M. de Sismondi est mort à Genève dans les derniers jours de juin. Notre
prochaine livraison contiendra une appréciation des travaux de cet écrivain.
>fous la devrons à notre professeur d'histoire M. François. C'est un hom-
mage que le disciple s'est empressé de rendre à son maître.



   Après une carrière d'une année à peine et de très nombreux sacrifices de
la part de son gérant M. Laugier, l'Artiste en Province vient de suspendre ses
apparitions hebdomadaires. Ce journal, spécialement consacré aux arts, laissera
une lacune dans notre presse, et il est à regretter qu'il n'ait pu trouver cher
nous assez de sympathies pour assurer son existence.