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vérité intrinsèque de son principe, juger son ontologie el sa morale
par les magnifiques résultats sociaux qu'on y voit en germes.
Depuis le commencement de l'histoire, toutes les institutions, les
arts, les mœurs des peuples nous apparaissent comme le produit de
leur idée religieuse, de leur notion de Dieu, en un mot, de leur on-
tologie. Chez les peuples qui ont eu la véritable idée de Dieu, nous
voyons prédominer alternativement une des trois faces de cette idée,
à certaines époques Dieu a été plus particulièrement adoré comme
Puissance, à d'autres comme Intelligence; les sociétés qui ont dé-
coulé de ces idées de Dieu furent grandes et belles, mais elles ne
réalisèrent pas la véritable société parce qu'elles négligèrent l'élé-
ment vital de la religion, parce que Dieu ne leur apparût pas dans
son idée la plus essentielle, dans l'élément qui constitue sa vie et son
unité, l'amour ; du moment où cette parole du christianisme : Deus
Caritas est, sera inscrite en tête de l'ontologie, nous verrons toutes
les sciences morales se transformer à sa suite, et la société rentrer
dans sa véritable voie. Refaire l'ontologie au point de vue de l'a-
mour, c'est donc l'œuvre la plus réellement progressive et la plus
féconde que puisse réaliser un philosophe; aussi nul plus que
M. Blanc-St-Bonnet ne nous paraît fournir les principes légitimes de
la science sociale ; nous espérons leur voir porter leurs fruits dans la
seconde partie de son ouvrage.
Dans un dernier article, nous terminerons par la psychologie,
l'examen des trois premiers volumes de YUnité spirituelle.
VICTOR DE LAFRADE.
{La fin à la prochaine livraison.)