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               TRANSLATION DES FACULTÉS

   DANS LES BATIHEMTS DU PETIT-COLUÉfcE.


    11 faut convenir que la ville de Lyon n'a pas montré une hospita-
lité bien empressée pour la Faculté des Lettres. Depuis quatre ans,'
les professeurs de cette Faculté n'ont pas encore une salle pour pro-
fesser, une salle pour faire des examens, pas même un cabinet où
ils puissent se recueillir un instant avant de monter en chaire. La
salle, dans laquelle ils font leurs cours à St-Pierre, ne leur appar-
tient pas, elle est à tout le monde ; la ville en a-t-elle besoin, elle
s'en empare sans même prévenir le professeur qui, ainsi que l'au-
ditoire, apprend seulement à la porte que son cours ne peut avoir
lieu. Pour les examens, la Faculté erre de salle en salle, traînant
après elle ses livres et ses registres, elle est tantôt à St-Pierre,
tantôt à l'Hôtel-de-Ville, tantôt à la salle des Prud'hommes, tantôt
à la salle Henri IV, pourchassée d'un côté par les Prud'hommes et
les Assises, de l'autre par les sociétés de Médecine ou d'Agriculture.
Ces pérégrinations continuelles détruisent le principe salutaire de
la publicité des examens, car nul ne sait où la Faculté tient aujour-
d'hui ses séances, nul ne sait, et la Faculté elle même ne sait pas, où
elle sera forcée de siéger le lendemain.
   Cependant le conseil municipal a voulu porter remède au mal, et
après bien des hésitations, il s'est arrêté au projet de transporter la
Faculté des lettres au fond du quartier St-Jean, dans le bâtiment du
Petit-Collège. Nous croyons que l'exécution d'un tel projet serait
plus fâcheuse encore pour l'avenir de la Faculté des Lettres que le
triste provisoire dans lequel elle languit depuis quatre ans. Il faut
donner de la vie au quartier St-Jean, voilà le grand argument des
partisans du projet. Mais pourquoi lui en donner au détriment de la
Faculté des Lettres, et d'ailleurs, comment la Faculté des Lettres
pourrait-elle ranimer le quartier en y dépérissant ? Qu'elle doive en
effet y dépérir, cela ne saurait être douteux pour quiconque con-
naît l'éloignement, les difficiles, les sales et tristes abords de ce
bâtiment du Petit-Collège. Il est vrai qu'on parle de plans magni-
fiques, d'élargissement de rue, d'un pont qui porterait le nom de