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91 lilé, il fallait que tout en vivant de la vie des trois personnes divines, i! se distingua d'elles. Si l'être créé, l'être qui n'a pas en lui-même, comme Dieu, le principe de son bonheur, eût été fait à l'état de bonheur absolu, il n'eût pas été l'être créé, il eût été Dieu; en un mot, il n'y eût pas eu création, la loi de l'amour n'aurait pas eu son achèvement, il fallait que l'homme vivant en Dieu fût distinct de Dieu ; or, quel est en Dieu le principe de distinction ? c'est' la per- sonnalité; pour que la personnalité humaine existât, il fallait qu'elle concourût elle-même à sa formation, autrement elle n'eût pas été une personnalité; pour qu'elle pût concourir à sa formation, il fallait qu'elle fût douée de la liberté et placée dans un milieu où cette li- berté pût s'exercer; de là , l'homme placé dans ce monde et sujet au mal : la souffrance et la lutte, la vie terrestre, c'est la condition de formation de la personnalité humaine. La vie terrestre développe en l'homme le principe de distinction, la personnalité ; le travail de l'homme dans cette vie doit être de développer en même temps le principe d'union à Dieu, le principe d'identification à la vie absolue à laquelle il est appelé ; destiné à vivre de la vie de Dieu, il doit pour y parvenir rendre sa vie semblable à celle de Dieu; or, la vie de Dieu, c'est l'amour ; le principe vital de l'homme, que l'homme doit accroître en lui, la loi qu'il doit accomplir, la morale, en un mot, c'est l'amour. Aimer Dieu et toutes choses en lui pour devenir semblable à lui, voilà le précepte qui plane sur toutes les lois. M. Blanc-St-Bonnet suit l'homme à travers toutes les conditions delà vie terrestre, et prouve que toutes les circonstances dont Dieu l'a environné n'ont qu'un but, développer sa personnalité et lui faire faire l'apprentis- sage de l'amour ; nous ne pouvons pas analyser toutes les discus- sions pleines à la fois d'exactitude et de poésie où il établit les fon- dements de sa morale, elles sont répandues dans l'ensemble de son livre, car la pensée morale est le souffle qui le vivifie et le maintient toujours à une élévation, que l'on chercherait en vain dans les œu- vres des philosophes anatomistes. Ce n'est que dans les volumes qui ne sont pas encore publiés que l'auteur de l'Unité nous exposera le complément et les conséquences de sa morale dans les sciences qui en découlent, mais nous pouvons d'avance, après avoir constaté la