Revue du Lyonnais » série 1 - n°16 ( 1842 ) » pp.076

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«  vent toutes à la fois dans chacune ; et comme le bonheur résulte
«  de la complète possession de l'être, il faut donc que les in-
«  nombrables puissances de l'infini soient les unes dans les autres
«  comme une seule puissance ; qu'elles s'attirent et se concentrent
«  toutes au gré de leur mutuelle inclination pour se pénétrer avec
«  félicité ; de cette manière l'existence éternelle se comprend,
«  se sent vivre et jouit du bonheur dans toute l'étendue de son
«  être.
   « Aussi loin de rester immobile en lui-même, Dieu est centre
« vital sur tous les points de son être ; et sous son action univer-
" selle, les essences infinies se meuvent délicieusement les unes
 " dans les autres, comme un concert dont les joies retentissent
« d'éternité en éternité dans toutes les sphères de l'infini. Cette
 " puissance, par laquelle les propriétés et les vertus infinies s'at-
« tirent et pénètrent ainsi les unes dans les autres, comme une
« seule substance, cette puissance qui n'est autre chose que l'at-
" traction divine, est ce qu'on appelle l'AMOUR. L'amour est le
« mouvement de l'être vers l'être. >  »
   L'amour est le principe constitutif de l'être, c'est le principe
de la vie de Dieu.
   Si Dieu est par son amour l'unité et l'identité infinies, par son
innombrable quantité d'attributs il est aussi la diversité infinie.
Pour arriver à cette identité les innombrables attributs de la réalité
ne doivent-ils pas se ramener d'abord à certains attributs fon-
damentaux. Comme Dieu se suffit à lui-même sur tous les points
de son être, dans tous ses différents attributs, et que dans le
sens philosophique, l'être complet, absolu, indépendant et agissant
par lui-même est une personne, il doit donc y avoir en Dieu de
véritables personnes ; et comme Dieu ne peut avoir de manière
d'être sans y porter toute sa divinité, comme il n'est pas un
point de son être qui ne soit absolu, infini, dans lequel il ne
trouve le principe de sa substance et de ses actes, pas un point
de son être dans lequel il ne puisse placer son moi, ces personnes
doivent donc être des personnes infinies.
  « Dieu doit être nécessairement : 1° Comme possédant tout
« l'être ; 2° comme engendrant tout ce qu'il possède ; 3« comme