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77 « aimant tout ce qu'il engendre. On ramènerait ainsi le nombre « infini d'attributs qui se trouvent dans la nature divine à trois " personnes générales. Car si Dieu s'engendre lui-même, il con- « nait tout ce qu'il engendre, et il aime tout ce qu'il con- « nait. » « Ainsi Dieu est tout à la fois : 1» l'être qui donne l'existence « et l'être qui la reçoit ; 2° l'être qui connaît et l'être qui est " connu ; 3° l'être qui aime et l'être qui est aimé. Il y a comme « un éternel engendrement : 1° de Dieu voulant posséder Dieu ; « 2° de Dieu voulant connaître Dieu ; 3» de Dieu roulant aimer « Dieu ; de Dieu se dédoublant en quelque sorte pour s'engendrer « et se posséder, se connaître et s'admirer, s'aimer et jouir de « son bonheur. De sorte qu'étant ainsi son principe, son moyen « et son but, l'être qui est heureux, l'être parle moyen duquel « il est heureux, et l'être pour lequel il est heureux, Dieu se sa- « tisfait complètement lui-même. Ce sont ces trois personnes dont « les fonctions se trouvent si admirablement déterminées par les « expressions si connues de Père, de Fils, et de Saint-Esprit. « Dieu s'engendrant lui-même, c'est la causalité suprême, la puis- sance ; Dieu se connaissant lui-même, c'est l'intelligence suprême, c'est la sagesse ; enfin Dieu s'aimant lui-même, c'est l'amour. « L'être subsiste donc par l'union de la puissance, de la sagesse « et de l'amour. L'être veut éternellement s'engendrer par l'amour, « il sait éternellement s'engendrer par la sagesse, il peut éternel- « lement s'engendrer par la puissance, et comme la puissance n'est « au fond que l'amour en tant qu'il agit et que la puissance à son « tour implique la connaissance, sans laquelle elle ne pourrait pas, « la puissance, ia sagesse et l'amour ne sont qu'un ; ces trois « éléments ne constituent qu'un seul être, l'être qui existe par « lui-même. De sorte que, ce qui résulte de plus frappant de la « notion de l'existence de Dieu, c'est : 1° l'indispensable nécessité « des trois termes qui sont les trois éléments irréductibles de « l'absolu; 2° l'indispensable union de ces irois éléments; 3° la « primitivité de l'amour dans l'ordre de leur action divine. C'est « par l'amour que Dieu vit, veut, et agit. » Ainsi l'ontologie arrive à ces résultats : que l'essence de Dieu