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75 posséder intégralement la notion de l'être, ce serait posséder l'ab- solu, l'infini de l'être, ce serait être Dieu. Mais, sans comprendre l'être d'une manière absolue, nous concevons une multitude des conditions nécessaires de l'être, nous ne connaissons pas tout ce qu'il est, mais nous savons ce sans quoi il ne saurait être. L'idée de l'être absolu se présente à notre esprit comme la réunion et l'identification de tous les attributs connus et inconnus de l'être. Ces divers attributs de la réalité qu'il ne nous est donné de percevoir que dans le relatif et le fini, nous pouvons les concevoir infinis et absolus. Nous avons donc la notion rationnelle d'un être absolu, infini, de la réalité par excellence, en un mot de Dieu. Pénétrer dans les profondeurs de cette notion, la contempler en elle-même, c'est plus que ne peut faire l'esprit humain, mais en l'étudiant telle qu'elle est déposée dans le sanctuaire de la raison, le raisonnement peut en tirer des déductions assez fécondes pour constituer la science de l'être, l'Ontologie. La RÉALITÉ, ou Dieu, renfermant tous les attributs possibles de I'ÊTRE, se suffit pleinement à elle-même, c'est-à -dire qu'aucune des conditions de la vie infinie ne lui manque. Elle a pour carac- tère nécessaire d'être à elle-même sa propre cause ; elle se doue elle-même infiniment et éternellement de toutes les conditions de l'être. Or, la possession infinie de l'être, c'est la possession du bien infini, c'est le bonheur infini. La réalité est donc l'éternelle source de sa propre félicité comme de son propre être. La félicité infinie est la manière d'être pure et simple de l'existence absolue ; dans l'absolu, ÊTRE comporte nécessairement être heureux. Ainsi la propriété qui nous apparaît la première dans la RÉALITÉ absolue, c'est d'être à elle-même sa cause, de s'engendrer elle- même spontanément, d'être à elle-même son principe de vie. En quoi consiste ce principe de vie de la RÉALITÉ, de DIEU ? Nous avons vu que l'être absolu, que la vie de Dieu se compose de toutes les conditions possibles de l'existence ; « En Dieu, toutes « les conditions de l'existence, c'est-à -dire, toutes les propriétés de « l'être, saisies d'une mutuelle attraction, se portent incessamment « les unes vers les autres pour rentrer dans leur ineffable iden- « tité. Cette identité fait que ces propriétés de l'être se retrou-