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de bas-reliefs admirables, ce bronze représente les principales vic-
toires remportées par l'empereur. Plus tard cet arc de triomphe est
entièrement doré ; il prend alors le nom de Porte d'or.
    Les arts et les sciences prennent un développement étODnant à
l'abri de la protection éclairée de l'empereur. Sa main bienveillante
distribue partout des récompenses et des encouragements, partout
le mérite est distingué et mis en évidence. Madame de Staël abjure
l'injuste prévention qui la tenait éloignée de l'empereur : elle accepte
le titre de duchesse, et son nom vient augmenter la liste des mem-
bres de l'Institut. Le comte de Saint-Simon est élevé au poste de
préfet et au titre de conseiller d'élat. L'empereur, qui devine et
apprécie le génie, adresse des prévenances significatives à M. de
Lamennais ; mais M. de Lamennais veut conserver ses convictions
sa noble indépendance, il refuse de se soumettre aux entraves d'une
volonté étrangère, il est laissé à l'écart.
    Une heureuse création vient compléter les bienfaits dont les Codes
Napoléon ont doté la France ; un conseil supérieur de révision des
lois est institué. Ce conseil a pour mission de recueillir et de révi-
ser toutes les lois anciennes, et de proposer l'abrogation de toutes
les dispositions légales qui présentent un double emploi ou une
contradiction avec les nouveaux codes.
   Les sciences suivent ce mouvement général de progrès; elles
s'enrichissent de perfectionnements et de découvertes. Un des plus
remarquables succès qui signale cette ère nouvelle de l'intelligence
humaine, c'est la merveilleuse découverte faite parBichat, Lagrange
et Corvisart. Ces trois savants réussissent à saisir le fluide mysté-
rieux qui produit et entretient la vie. Ils parviennent à maîtriser ce
fluide; leur main habile anime des corps inertes et produit tous les
symptômes, tous les phénomènes d'une réelle vitalité....
    Cependant les douceurs de la paix n'ont pu faire perdre à l'empe-
reur le souvenir des fougueux enivrements que donne la victoire.
Les pensées de combats et de conquêtes fermentent dans sa tête ;
son grand génie se trouve à l'étroit dans l'Europe soumise, il lui
faut le monde entier. Le 5 janvier 1821, dans une séance solennelle
des corps législatifs réunis au Panthéon, l'empereur, entouré des
souverains de l'Europe et de tous les hauts dignitaires de l'Empire,