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59 de bas-reliefs admirables, ce bronze représente les principales vic- toires remportées par l'empereur. Plus tard cet arc de triomphe est entièrement doré ; il prend alors le nom de Porte d'or. Les arts et les sciences prennent un développement étODnant à l'abri de la protection éclairée de l'empereur. Sa main bienveillante distribue partout des récompenses et des encouragements, partout le mérite est distingué et mis en évidence. Madame de Staël abjure l'injuste prévention qui la tenait éloignée de l'empereur : elle accepte le titre de duchesse, et son nom vient augmenter la liste des mem- bres de l'Institut. Le comte de Saint-Simon est élevé au poste de préfet et au titre de conseiller d'élat. L'empereur, qui devine et apprécie le génie, adresse des prévenances significatives à M. de Lamennais ; mais M. de Lamennais veut conserver ses convictions sa noble indépendance, il refuse de se soumettre aux entraves d'une volonté étrangère, il est laissé à l'écart. Une heureuse création vient compléter les bienfaits dont les Codes Napoléon ont doté la France ; un conseil supérieur de révision des lois est institué. Ce conseil a pour mission de recueillir et de révi- ser toutes les lois anciennes, et de proposer l'abrogation de toutes les dispositions légales qui présentent un double emploi ou une contradiction avec les nouveaux codes. Les sciences suivent ce mouvement général de progrès; elles s'enrichissent de perfectionnements et de découvertes. Un des plus remarquables succès qui signale cette ère nouvelle de l'intelligence humaine, c'est la merveilleuse découverte faite parBichat, Lagrange et Corvisart. Ces trois savants réussissent à saisir le fluide mysté- rieux qui produit et entretient la vie. Ils parviennent à maîtriser ce fluide; leur main habile anime des corps inertes et produit tous les symptômes, tous les phénomènes d'une réelle vitalité.... Cependant les douceurs de la paix n'ont pu faire perdre à l'empe- reur le souvenir des fougueux enivrements que donne la victoire. Les pensées de combats et de conquêtes fermentent dans sa tête ; son grand génie se trouve à l'étroit dans l'Europe soumise, il lui faut le monde entier. Le 5 janvier 1821, dans une séance solennelle des corps législatifs réunis au Panthéon, l'empereur, entouré des souverains de l'Europe et de tous les hauts dignitaires de l'Empire,