Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                      49
    Au commencement d'avril 1813, Napoléon quitte Saint-Péters-
bourg pour se rendre à Paris. Cédant aux sollicitations de l'empe-
reur Alexandre, il a consenti Ă  retirer ses troupes de la Russie, se
réservant seulement de faire occuper Cronstadt parles armes fran-
çaises.
    L'empereur reste peu de temps dans sa capitale. Des événements
graves sont survenus en Espagne pendant la campagne de Russie :
l'armée française qui occupait la péninsule espagnole avait été
affaiblie, l'année précédente, par le départ de plusieurs régiments
appelés à renforcer l'armée de Russie ; les partisans de Ferdinand
VII, stimulés et appuyés par les Anglais, ont habilement profité de
cet affaiblissement; Les aigles impériales ont été forcées de reculer,
entraînant avec elles le roi Joseph. Le 7 mai 1813, Ferdinand VII
est entré à Madrid. L'empereur frémit de colère en apprenant ces
fâcheuses nouvelles, il prend la résolution de frapper en Espagne un
coup décisif.
    Depuis son retour à Paris, Napoléon s'est occupé avec une infati-
gable activité de l'exécution de son dessein : dès les premiers jours
de juin tout est prĂŞt. Mais avant d'aller se mettre Ă  la tĂŞte de l'ar-
mée d'Espagne, l'empereur accomplit un grand acte de politique.
    Le différend qui a causé les hostilités entre l'empereur et le sou-
verain pontife, subsiste encore. Le pape est toujours retenu Ă  Fon-
tainebleau pendant que Rome obéit à un gouverneur français. Napo-
léon a compris que cet état de choses pourrait donner lieu à des pré-
ventions fâcheuses et à des complications graves ; il veut y mettre
une fin. Le 22 juin 1813, l'empereur quitte brusquement Paris;
mais au lieu de prendre la route d'Espagne par Etampes et
Orléans, il se fait conduire à Fontainebleau. Le pape prévenu, vient
au devant de son auguste visiteur ; une réconciliation complète est
la suite de cette entrevue. Le pape révoque l'excommunication qu'il
avait fulminée contre l'empereur ; il reconnaît et approuve les liber-
 tés de l'église gallicane , il fait enfin de sages et utiles concessions
au pouvoir impérial ; il reçoit en retour la liberté, la restitution de
ses possessions et de ses richesses, il conserve son pouvoir religieux
et recouvre une partie de ses droits de souveraineté. L'empereur
ajoute un avantage nouveau, aussi grand qu'inespéré, aux avantages
                                                              4