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 tique a eu beau jeu pour montrer le ridicule de ce système.
 îl a déclaré, assez justement ce nous semble, qu'il était inutile
 de le réfuter.
    Ainsi, depuis que Richter a détruit le dogme de l'immor-
 îalité tous les efforts de ses ennemis n'ont pu, selon Strauss,
 faire faire au problème aucun pas en avant ou plutôt en ar-
 rière.
    Mais Strauss ne se contente pas de réfuter les arguments
 qu'on a émis en faveur de l'immortalité ; il nous fait en-
 core entrevoir ça et là, la cause de la faiblesse de ces argu-
 ments; il essaye de démontrer par voie ontologique que l'im-
 mortalité est chose impossible. Elle est impossible d'abord
 parcequ'il n'y a qu'une seule substance dont les individualités
 humaines ne sont que les formes passagères. De plus, l'uni-
 vers doit-être considéré comme une manifestation complète
 de la divinité; il ne peut donc ni grandir ni diminuer; or, il
grandirait si malgré la naissance continuelle de nouveaux
individus il n'y en avait pas qui retombassent dans le néant.
Enfin, l'essence de l'ame individuelle c'est d'êtrefinie,bornée ;
l'ame ne pourrait être immortelle que dans le cas où elle n'au-
rait pas eu de commencement.
    Les arguments par lesquels on a coutume de prouver l'im-
mortalité individuelle de l'ame avec conscience d'elle-même,
étant ainsi frappés d'impuissance, et l'immortalité elle-même
dans le sens ordinaire du mot, étant jugée impossible, on se
demande après une si longue série de négations : quel est
donc le résultat positif auquel arrive celui qui a détruit tant
d'erreurs.
   C'est ici que Strauss se vante de suivre les traces de Spinosa,
de Schleiermacher (dans ses discours sur la religion) de Hegel
et de Richter. « Il n'y a, dit-il, comme l'a prouvé la spécu-
« lation moderne, qu'une seule et unique substance : l'absolu.
« Les individus n'en sont que des formes périssables et chan-