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32 tique a eu beau jeu pour montrer le ridicule de ce système. îl a déclaré, assez justement ce nous semble, qu'il était inutile de le réfuter. Ainsi, depuis que Richter a détruit le dogme de l'immor- îalité tous les efforts de ses ennemis n'ont pu, selon Strauss, faire faire au problème aucun pas en avant ou plutôt en ar- rière. Mais Strauss ne se contente pas de réfuter les arguments qu'on a émis en faveur de l'immortalité ; il nous fait en- core entrevoir ça et là , la cause de la faiblesse de ces argu- ments; il essaye de démontrer par voie ontologique que l'im- mortalité est chose impossible. Elle est impossible d'abord parcequ'il n'y a qu'une seule substance dont les individualités humaines ne sont que les formes passagères. De plus, l'uni- vers doit-être considéré comme une manifestation complète de la divinité; il ne peut donc ni grandir ni diminuer; or, il grandirait si malgré la naissance continuelle de nouveaux individus il n'y en avait pas qui retombassent dans le néant. Enfin, l'essence de l'ame individuelle c'est d'êtrefinie,bornée ; l'ame ne pourrait être immortelle que dans le cas où elle n'au- rait pas eu de commencement. Les arguments par lesquels on a coutume de prouver l'im- mortalité individuelle de l'ame avec conscience d'elle-même, étant ainsi frappés d'impuissance, et l'immortalité elle-même dans le sens ordinaire du mot, étant jugée impossible, on se demande après une si longue série de négations : quel est donc le résultat positif auquel arrive celui qui a détruit tant d'erreurs. C'est ici que Strauss se vante de suivre les traces de Spinosa, de Schleiermacher (dans ses discours sur la religion) de Hegel et de Richter. « Il n'y a, dit-il, comme l'a prouvé la spécu- « lation moderne, qu'une seule et unique substance : l'absolu. « Les individus n'en sont que des formes périssables et chan-