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dons de ses souliers. Le centre hégélien n'a émis sur le sujet
qui nous occupe aucune doctrine claire et précise. Mais Gos-
schel, le plus illustre des disciples de Hégeî, et le représentant
du côté droit, théiste et orthodoxe a essayé de montrer que
le véritable système hégélien enseignait l'immortalité person-
nelle. Il a cherché à prouver que la notion, identique à l'être,
possède en elle une force vitale invincible qui nous garantit
la vie éternelle de l'individu. Nous ne voulons pas nous char-
ger d'expliquer sa déduction qui nous semble vague et peu con-
cluante. Il nous est impossible de prendre parti pour lui,
quelle que soit d'ailleurs l'estime profonde que nous ayons
pour sa science et sa piété.
    Les principes de Hegel ont subi dans une tendance particu-
lière un développement spécial. Weisse et Fitche le jeune tout
en conservant la logique de Hegel se sont fait une autre mé-
taphysique et une nouvelle philosophie de la religion. Strauss
a dû nécessairement combattre cette tendance. Weisse avait
énoncé l'idée que parmi les hommes les uns seraient mortels,
les autres immortels. Selon lui les hommes vulgaires, chan-
celants, ceux qui flottent incertains entre le bien et le mal, de-
viendront inévitablement la proie du néant. Il n'y aura d'espoir
d'une vie immortelle que pour ceux qui sont régénérés par la
foi chrétienne, fussent-ils après leur conversion momentanée
retombés dans l'impiété. Fichte le jeune professe une doctrine
analogue, en déclarant que celui qui n'a pas été régénéré vivra
après la mort encore quelque temps comme en songe, comme
une ombre, mais qu'il ne pourra pas s'attendre à une vie éter-
nelle. Sur quoi toute cette théorie est-elle fondée? C'est, nous
répond Weisse gravement, c'est qu'à l'origine des temps, les
fils des dieux s'unirent aux filles des hommes. L'humanité,
telle qu'elle est aujourd'hui, étant le produit de cette union,
il est évident que nous devons être mortels par rapport au corps,
capable d'immortalité par rapport à l'esprit. Notre grand cri-