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31 dons de ses souliers. Le centre hégélien n'a émis sur le sujet qui nous occupe aucune doctrine claire et précise. Mais Gos- schel, le plus illustre des disciples de Hégeî, et le représentant du côté droit, théiste et orthodoxe a essayé de montrer que le véritable système hégélien enseignait l'immortalité person- nelle. Il a cherché à prouver que la notion, identique à l'être, possède en elle une force vitale invincible qui nous garantit la vie éternelle de l'individu. Nous ne voulons pas nous char- ger d'expliquer sa déduction qui nous semble vague et peu con- cluante. Il nous est impossible de prendre parti pour lui, quelle que soit d'ailleurs l'estime profonde que nous ayons pour sa science et sa piété. Les principes de Hegel ont subi dans une tendance particu- lière un développement spécial. Weisse et Fitche le jeune tout en conservant la logique de Hegel se sont fait une autre mé- taphysique et une nouvelle philosophie de la religion. Strauss a dû nécessairement combattre cette tendance. Weisse avait énoncé l'idée que parmi les hommes les uns seraient mortels, les autres immortels. Selon lui les hommes vulgaires, chan- celants, ceux qui flottent incertains entre le bien et le mal, de- viendront inévitablement la proie du néant. Il n'y aura d'espoir d'une vie immortelle que pour ceux qui sont régénérés par la foi chrétienne, fussent-ils après leur conversion momentanée retombés dans l'impiété. Fichte le jeune professe une doctrine analogue, en déclarant que celui qui n'a pas été régénéré vivra après la mort encore quelque temps comme en songe, comme une ombre, mais qu'il ne pourra pas s'attendre à une vie éter- nelle. Sur quoi toute cette théorie est-elle fondée? C'est, nous répond Weisse gravement, c'est qu'à l'origine des temps, les fils des dieux s'unirent aux filles des hommes. L'humanité, telle qu'elle est aujourd'hui, étant le produit de cette union, il est évident que nous devons être mortels par rapport au corps, capable d'immortalité par rapport à l'esprit. Notre grand cri-