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«   de votre jouissance d'autrefois, le souvenir de votre enfant
«   bien-aimé, de ses joies, de son sourire, de son amour pour
«   vous et sa mère, de sa bonté envers tous. Ne soyez pas
«   ingrat pour ce bonheur et ce contentement dont vous avez
«  joui. Gardez-en la mémoire toujours vive et présente dans
«   votre cœur, et votre fils ainsi que la joie que vous avez
«   ressentie quand vous le possédiez vous resteront toujours.
    Puis, après avoir esquissé en quelques traits l'histoire de
l'idée de l'immortalité dans la philosophie moderne, Strauss
passe à l'histoire détaillée et surtout à la critique des preuves
qu'on présente d'ordinaire en faveur de l'immortalité. Il
cherche à établir que sa doctrine sur ce point est iden-
tique à celle à laquelle l'histoire môme de cette idée a conduit.
    Quant à la preuve analogique tirée des transformations de
la chenille, du sommeil de la nature pendant l'hiver etc, Strauss
se contente avec raison de n'en parler que dans une note pour
remarquer que ce sont là de simples jeux également indignes
d'être rapportés et d'être critiqués. Toutes les autres preuves
se résument en celles dont nous allons parler.
    La preuve tirée de la rémunération, celle à laquelle l'école
de Wolff a attaché la plus grande importance peut être for-
mulée ainsi : « Puisque souvent l'homme de bien n'est pas
 « heureux dans ce monde, et que le méchant y reste souvent
 « impuni, il faut qu'il y ait un autre monde dans lequel ils
 « reçoivent, l'un la récompense, l'autre le châtiment qu'ils
 « méritent. » En supposant que cet argument ait quelque
valeur, il peut prouver tout au plus qu'il aura une prolongation
 plus ou moins grande de la vie humaine après la mort. Car
une fois que les âmes seraient convenablement récompensées
 ou punies, rien n'empêcherait qu'elles retombassent dans le
 néant. Mais, si l'on y regarde de plus près, cet argument est
 sans aucune force et d'une nullité complète. En effet, la vertu
 ne porte-l-ellepas en elle-même sa récompense, le vice sa