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20 détruit. « Dieu et J'homme, dit Strauss, sont identiques « parce qu'ils sont esprit. L'existence véritable et réelle de « l'esprit, est le rapport vivant entre eus, l'homnie-Dieu. Le « côté divin de ce rapport s'appelle révélation; son côté hu- « main, où la conscience naissante de celte identité, s'appelle « religion. Il devait arriver un temps où l'humanité serait « assez mûre pour recevoir cette vérité comme religion. Mais « la religion étant la forme dans laquelle la vérité naît pour « la conscience ordinaire, il fallait que cette vérité apparut « d'une manière universellement compréhensible, comme « certitude physique, il fallait qu'il vint un individu humain « qui fut reconnu pour le Dieu présent. La clef de toute la « christologie c'est que le sujet des attributs que l'église donne « à Christ est une idée, une idée réelle, celle de l'humanité. Dès « lors, plus de contradiction entre les attributs qui semblaient « les plus opposés. L'humanité, voila la réunion des deux « natures, voilà le Dieu incarné. Tel est le contenu absolu « de la christologie. » Nous ne dirons rien de plus d'un livre connu depuis longtemps et si bien jugé par M. Edgard Quinet dans la Revue des Deux-Mondes. La Vie de Jésus, de Strauss, jeta l'alarme dans la théologie allemande, et donna une vive impulsion à l'étude particulière de l'histoire évangélique. Il parut successivement une série assez grande de vies de Jésus, et en même temps une foule d'autres écrits dirigés contre Strauss, et conçus des points de vue les plus divers. Strauss répondit à ses derniers par ses Ecrits polémiques (1837), dans lesquels il chercha à réfuter ses adversaires et à établir plus clairement et plus fortement son point de vue général et différents détails qu'on avait attaqués. Il résume sa tendance générale en disant que dès qu'on admet un rapport d'immanence entre Dieu et le monde, c'est-à - dire dès qu'on accorde que par suite de sa toute présence et de son infinité Dieu pénètre le monde, l'histoire tout entière