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est une série d'actes divins; que dès lors il est impossible de
soutenir l'idée d'une révélation particulière ; que l'on peut tout
au plus distinguer différents degrés dans la manifestation de
Dieu par l'histoire, mais qu'on ne peut plus opposer une soi-
disant histoire sacrée à une autre qu'on dirait profane, ni
donner à une certaine période de l'histoire du monde le pri-
vilège d'être entourée pour ainsi dire d'un cadre d'or, et d'être
distinguée exclusivement aux dépens de toutes les autres révé-
lations divines.
   Dans un petit livre publié encore plus récemment (1839)
et intitulé : De ce qu'il y a de passager, et de ce qu'il y a d'im-
périssable dans le christianisme, Strauss a exposé, dans un
style plutôt oratoire que didactique, quelques-unes des diffé-
rences qui existent entre sa foi et la foi apostolique et ortho-
doxe. Il se croit forcé de nier qu'il puisse y avoir après la mort
une rémunération. Il ne peut admettre que Jésus dut néces-
sairement ressusciter, et que sa résurrection soit une preuve
de la vérité du christianisme. La doctrine du salut de l'huma-
nité par suite du sacrifice de Christ, n'a pas selon lui plus de
valeur. Si l'église enseigne qu'elle donne au chrétien la
rémission des péchés, cela signifie pour Strauss que l'homme
porte toujours en lui-môme la liberté morale. Nous savons
déjà qu'il rejette les miracles, en ne les considérant que comme
des faits plus ou moins extraordinaires, et la divinité du Christ
à la place duquel il met l'humanité. Tout cela appartient selon
Strauss à la forme périssable du christianisme. Ce qui restera
c'est le culte du génie tel qu'il s'est manifesté en Christ, Na-
poléon, Goethe, mais en Christ de la manière la plus parfaite
parce qu'il est le fondateur de la religion la plus élevée. Pour
savoir si par sa perfection Jésus-Christ est un être à part et
unique, et si la foi en sa personne est nécessaire pour la reli-
gion, il faudrait d'abord décider s'il a eu réellement conscience
de son unité avec Dieu, question à laquelle, selon Strauss, on