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465 Plus de cinq cents livres chez soi, A peine de désobéissance Et de perte de la finance. Ce considéré, nosseigneurs, Il vous plaise au nom des Neuf Sœurs Et d'Apollon, roi du Parnasse, Me donner, par faveur et grâce, Tant le vivre que l'entretien ; Ainsi faisant, vous ferez bien. (1) Gacon adresse les mêmes plaintes au Régent, épi Ire 44e, 4Ge, à M. de Trudaine, etc., à ses amis et à ses proches. L'ode XXIIe du lome I, sur sa triste situation, nous montre que le pauvre poète n'était guère écoulé. J'ai beau recourir au régent, A Bouille, Le Blanc, et Noaille, Je ne saurais de mon argent Retirer ni denier, ni maille. Mes vers ont beau, d'un ton vainqueur, Attendrir et percer le cœur De tels à qui je les récite ; Certains seigneurs d'un esprit fort N'y trouvent rien qui les excite A prendre pitié de mon sort. On trouve même parmi les œuvres imprimées une Epitre à Monsieur de Flèchère, lieutenant-général au siège présidial de Lyon, dans laquelle Gacon se plaint encore de deux im- primeurs de Lyon, Baritel et Molin, qui avaient, ce semble, glissé des malices et des calomnies. Nous terminerons ce long article par l'anecdote suivante : « Le poète Roy étant allé, en 1715, au café du Pont-Neuf, où s'assemblaient plusieurs beaux esprits, se plaignait au poète Gacon d'avoir perdu au jeu cinquante louis la nuit pré- (1) Voyez dans les Discours satiriques, page 115, un Placet û M. Paquier, lieutenant particulier au Chaielet de Paris. Il paraît que Gacon avait été volé au jeu par un maître d'escrime. 30