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 fortune; il avait la mémoire heureuse et versifiait avec facilité,
 mais celte facilité fut cause qu'il ne mil la dernière main à
 aucun de ses ouvrages. Quoiqu'il avouât de bonne foi ses fau-
 tes ou ses négligences, il ne pouvait se résoudre à les cor-
riger (1).
   On possède aux manuscrits de la Bibliothèque publique de
Lyon trois volumes in-folio sous le titre d'OEuvres de Gacon.
Il y a, dans ces volumes, des lettres, des satires, desépigram-
mes, des épîlres, des fables, des traductions, des imitations
de Théocrile, de Bion, de Martial, etc.; des poésies latines,
des brevets delà Calotte, des contes un peu graveleux et une
comédie burlesque : Le mariage du renard et de la cigogne.
Tout n'est pas écrit de la main de l'auteur; la plupart de ses
compositions imprimées se retrouvent ici, quelquefois avec
de légers changements ou avec des notes. Somme toute,
c'est un fatras, mais un fatras où l'on peut puiser quelques
faits.
   Gacon ne fut pas toujours fortuné, ni toujours heureux ; il
frappa souvent à la porte des grands; ses œuvres manuscrites
en font foi; j'y trouve de nombreuses doléances, de nombreux
placets qui ne manquent ni de souplesse, ni d'esprit. Il paraît
que, possesseur d'un modique patrimoine, Gacon avait été
victime des malloliers et des fripons. Voici ce que je lis au
tome I, épitre XXXIXe ; le poète s'adresse à M. de Noailles :

         De père et mère, en argent clair
         Possédaut (renie miiie livres,
         Je les disposais, avec quoi
         Je vivais plus content qu'un roi,
         Et j'employais le reste en livres.
         Je prends billets de banquiers
         A cinq et six pour cent, l'année,
         Et fuyais ceux desmaltotiers;


  (1) Niccron, \Um. tome XXXV'IH, page 233 el suiv. — Titon du Tillet,
Parnasse François., page 603.