page suivante »
4SI Il s'exerça dans tous les genres et sur toutes sortes de su- jets. Satires, épigrammes, rondeaux, épîtres, odes T tragédies et comédies, tout était de son ressort. Un penchant naturel pour la satire et pour la critique, lui faisait écouter aisément ceux qui le sollicilaienl d'écrire dans ce genre, il ne donnait au- cune attention aux motifs secrets ou personnels qui pouvaient les animer. De là , ces satires malignes et outrées contre plu- sieurs écrivains célèbres, qui affectèrent toujours de ne point lui répondre. Il ne paraissait aucun ouvrage pour le théâtre, soit comé- die, soit opéra, soit tragédie, que le poète sans fard, c'était là son nom poétique, ne lâchât une épigramme ou contre l'au- teur, ou contre la pièce, souvent même avant qu'elle eût été représentée. Enfin, toujours p r ê t a attaquer et à se défendre, il se mêla indistinctement à toutes les disputes littéraires de son temps. Il remporta le prix de l'Académie française en 1717. L'ode (1) qui lui valut cet honneur est d'une extrême plati- tude, et il serait permis de croire qu'il n'avait pas eu de con- currents. Les académiciens qui, en le couronnant, firent preuve du plus mauvais goût, en furent ensuite si honteux, qu'ils se hâtèrent d'envoyer le prix à l'auteur pour éviter de le lui déli- vrer solennellement, et de recevoir en public les r e m e r c î - ments d'un homme pareil. Il les avait formulés toutefois dans une ode qui nous reste encore, et qui ne vaut pas mieux que celle qui venait d'être couronnée (2). Ses vers furent donc fails en pure perte, car l'Académie avait chargé l'abbé de Choisy de lui transmettre le prix qu'elle lui avait décerné. Voici la réponse de Gacon : « A Monsieurl'abbé de Choisi, directeur de l'Académie françoise. « Je conviens, Monsieur, que mon remercîment n'aurait (1) Sur la Constance de Louis XIV dans la perle de ses enfants. (2) Po!»' Cire prononcée a l'Académie française le jour de la distribution du prix, qui avait ete adjuge à l'ode précédente.