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422 quête commune. Les promesses d'union, faites en 1842 au Con- grès scientifique de Strasbourg, dureront plus longtemps que les serments des princes de 842. Dans la science il n'existe d'autre ri- valité, d'autre ambition, que celle de toucher les premiers au but ; et si l'amour propre est permis au savant et à l'artiste, ce n'est qu'à la condition de s'allier au désintéressement. » Je le demande à tous ceux qui ont pris part aux travaux des huit sections, si la courtoisie a fait défaut dans ces discussions éru- dites; si nos frères d'Allemagne n'ont pas rendu pleine justice aux ingénieuses et spirituelles improvisations de nos frères au-delà des Vosges ; si les hommes venus du Midi n'ont pas accueilli avec cette vivacité d'enthousiasme, que leur départit le ciel, les recher- ches des hommes du Nord. Dans cette enceinte même d'unanimes applaudissements n'ont-ils pas accueilli l'artiste, le maître do Dus- seldorf, lorsqu'il est venu exposer, avec la simplicité de l'homme de génie, les principes qui l'ont guidé dans la recherche du beau, lorsqu'il a mis à nu la source secrète d'où jaillit son inspiration chrétienne? « On vous a dit, Messieurs, que ces réunions ne produisaient d'autre résultat que d'établir des relations entre des hommes faits pour s'estimer et s'aimer. Ce résultat serait assez beau sans doute ; mais, veuillez le croire, ce n'est pas le seul. Vous pouvez, avec confiance et avec quelque orgueil, jeter les yeux sur les procès- verbaux de vos sections; ces registres vous diront quo votre temps n'a point été perdu en discussions oiseuses ; que ces douze jours de lectures et d'improvisations ont mis en lumière plus d'un point obscur. Dans le domaine de l'histoire naturelle, vous avez tous entendu le disciple, l'ami de l'illustre Agassiz faire l'exposition d'un nouveau système sur les glaciers; vous êtes descendu avec lui dans ces palais de cristal aussi vieux que le monde ; vous avez entendu la filtration des eaux à travers cette mystérieuse struc- ture, maintenant révélée. Un jeune savant, récemment revenu de la vieille terre des Scandinaves, vous a promené au milieu des blocs erratiques, disséminés sur ce sol runique; il vous a fait lire dans les stries des roches suédoises les révolutions antédiluviennes. Un vieillard bienveillant a revendiqué pour les êtres inférieurs une par-