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 lenl du degré de supériorité qu'il avait atteint, lorsque la ré-
forme vint arrêter les grands travaux du catholicisme. Forcée
de se détourner de son caractère réel, et de se rejet ter dans
les vitres de petites dimensions, la peinture sur verre devint
alors presqu'uniquement héraldique; la nécessité de rendre
avec exactitude et finesse les nombreux détails que le blason
renferme fit employer le verre à deux couches que les a n -
ciens artistes désignaient sous le nom d'émaux ; ce procédé, qui
 doubla les ressources de l'art, devint d'un usage général à
celte époque où un besoin de beauté à satisfaire fit substituer
les idées d'ensemble et d'harmonie au caprice des ornemenîs.
J'ai une vitre du XVII e siècle exécutée dans cette manière etqui
est remarquable sous le double rapport de la couleur et du
dessin ; la partie supérieure représente l'histoire de Tobie
dans tous ses détails; les côlès sont occupés par deux figures
de chevaliers armés de toutes pièces ; un écu (d'azur au châ-
teau d'argent ajouré de sable) est entouré de lambrequins qui
défieraient le burin le plus habile ; il est impossible de rien
voir de plus harmonieux et de plus riche de tons que l'ensem-
ble de cette vitre, où les couleurs les plus éclatantes sont em-
ployées à profusion-, les liens de plomb très rapprochés, loin
de blesser l'œil, sont placés avec tant de discernement qu'ils
concourent h la perfection de ce beau spécimen de l'art du
peintre verrier. Une inscription au bas de la vitre rapporte
qu'elle fut le chef-d'Å“uvre de Tobias Stadell en 1(360. On
trouve souvent des vitres allemandes du XVIII e siècle qui
n'ont pas dégénéré.
   Ce n'est dont certes pas faute de modèles que les peintres
verriers actuels persistent dans la fausse roule qu'ils ont prise;
ils veulent, disent-ils, cire de notre époque! Quelle époque
que celle qui, dans son manque de foi artistique, a permis
qu'il s'éleva des édifices comme celui du quai d'Orsay et No-
tre-Dame de Lorcttcî!! flélas! les mauvais jours de l'art ne