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415 lenl du degré de supériorité qu'il avait atteint, lorsque la ré- forme vint arrêter les grands travaux du catholicisme. Forcée de se détourner de son caractère réel, et de se rejet ter dans les vitres de petites dimensions, la peinture sur verre devint alors presqu'uniquement héraldique; la nécessité de rendre avec exactitude et finesse les nombreux détails que le blason renferme fit employer le verre à deux couches que les a n - ciens artistes désignaient sous le nom d'émaux ; ce procédé, qui doubla les ressources de l'art, devint d'un usage général à celte époque où un besoin de beauté à satisfaire fit substituer les idées d'ensemble et d'harmonie au caprice des ornemenîs. J'ai une vitre du XVII e siècle exécutée dans cette manière etqui est remarquable sous le double rapport de la couleur et du dessin ; la partie supérieure représente l'histoire de Tobie dans tous ses détails; les côlès sont occupés par deux figures de chevaliers armés de toutes pièces ; un écu (d'azur au châ- teau d'argent ajouré de sable) est entouré de lambrequins qui défieraient le burin le plus habile ; il est impossible de rien voir de plus harmonieux et de plus riche de tons que l'ensem- ble de cette vitre, où les couleurs les plus éclatantes sont em- ployées à profusion-, les liens de plomb très rapprochés, loin de blesser l'œil, sont placés avec tant de discernement qu'ils concourent h la perfection de ce beau spécimen de l'art du peintre verrier. Une inscription au bas de la vitre rapporte qu'elle fut le chef-d'œuvre de Tobias Stadell en 1(360. On trouve souvent des vitres allemandes du XVIII e siècle qui n'ont pas dégénéré. Ce n'est dont certes pas faute de modèles que les peintres verriers actuels persistent dans la fausse roule qu'ils ont prise; ils veulent, disent-ils, cire de notre époque! Quelle époque que celle qui, dans son manque de foi artistique, a permis qu'il s'éleva des édifices comme celui du quai d'Orsay et No- tre-Dame de Lorcttcî!! flélas! les mauvais jours de l'art ne