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279 nom vulgaire, et plus ancien peut-être, sous lequel elle était désignée par les peuples qui habitaient ses rivages : Ararim, dit-il, quem (Galli) Sauconnam appellant {{). Dans les bas siècles, on a dit aussi Sangonna et Sagona; et de là s'est formé le nom français qu'elle porte aujourd'hui (2). Il faut faire observer encore que la Saône, comme le Rhône, vit dériver de son nom d'autres noms topiques. Nous connaissons du moins celui d''Avaria que l'on trouve notamment dans une vie de saint Loup de Lyon, citée par Savaron dans ses notes sur saint Sidoine (3); il pense qu'il y désigne la ville même de Lugdunum, ainsi qu'on l'a vu déjà porter celui de Rhodanusia. A ces détails géographiques ou philologiques, il serait naturel d'ajouter maintenant les faits historiques des annales lyonnaises aux premiers siècles, dans lesquels le Rhône et la Saône jouent un rôle plus ou moins important. Cette partie de mon petit travail, qui a été la plus considérable pour les recherches, sera la plus minime par les résultats, les données de cette nature étant fort peu abondantes. Je n'ai pas cru pour cela devoir y renoncer; c'était, au contraire, à ce qu'il m'a semblé, un motif de plus pour ne négliger aucun des documents que peuvent fournir les historiens et les marbres antiques. (1) Rer. Gesl.XY, il. (2) On a dit que, dans la persécution de Sévère, qui fut très violente à Lugdunum, le sang des martyrs teignit les eaux de ses fleuves. Si cela u'est pas prouvé, cela est du moins fort probable, d'après ce que dit saint Gré- goire de Tours (Hist, Franc., I, 27) du nombre des chrétiens égorgés, et des ruisseaux de sang qui coulaienl dans la -ville . . . . . . ut per plahas jlumina cur- rerent de sanguine christiano : quorum nec numerum nec nomina colligere potui- mus. Des hommes qui n'étaient pas sans mérite ont cru reconnaître dans ce fait l'origine du nom de Sangonna, donné à l'un de ses fleuves, et qui serait une corruption de Sanguinea. Tout ce que je puis dire, c'est que celle ély- mologie est plus raisonnable que beaucoup d'autres, et que rien ne la dé- ment. On trouvera plus de détails dans une dissertation de M. CI. Xav. Girault, insérée dans le Magasin encyclopédique, année 1812, tome V, p. 129-132, et qui a été aussi tirée à part; elle a pour titre: Mémoires sur les noms et la source de la Saône. (3) In Epist. II, 10, p. 157.