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morale. Mais nous comprendrons, même dans ce cas, qu'une
révolution doit être un progrès vers la civilisation, et non un
retour vers la barbarie; nous fortifierons de notre appui et de
notre dévouement, le pouvoir qui se montrera assez intelli-
gent pour tirer de la révolution ses légitimes conséquences, et
surtout assez ferme pour résister à l'anarchie, assez dévoué à
la tâche de combattre la permanence de l'esprit révolution-
naire, pour sacrifier à cette œuvre sa popularité elle-même!
Nous aurons peu de confiance dans ces hommes, à courtes
vues, li systèmes arrêtés, qui s'offrent à nous comme des mo-
dèles de constance politique, de vertu, d'austérité. Nous
plaindrons plutôt, s'il en existe encore, ces honorables dupes
qui, après une expérience de plusieurs années, n'ont rien ap-
pris ni rien retenu des leçons de l'histoire ! Nous ne nous
laisserons pas séduire par ces prétendus économistes qui r é -
duiraient volontiers l'administration aux ressources pécuniaires
qu'elle pouvait avoir sous l'ancienne monarchie ; nous appren-
drons à ne pas distinguer le gouvernement de la nation elle-
même ; à acquérir la certitude que l'état seul peut dépenser
avec fruit, parce qu'il connaît seul les besoins de tous les ser-
vices publics ; nous répondrons que, si la France paie plus
aujourd'hui que sous l'ancienne monarchie, les raisons en
sont simples; que la richesse nationale a centuplé, et que les
 trois ordres, aujourd'hui confondus, autrefois distincts, con-
courent à ces charges; enfin que, pour tout homme de bon
sens, la question n'est pas de savoir si les impôts sont plus ou
moins forts, mais s'ils sont en rapport avec les ressources de
la nation et surtout employés d'une manière utile à la nation
elle-même.
    Ne repousserons-nous pas également ces sophistes, admi-
rateurs impudents des libertés de l'ancienne monarchie?
Avant d'admettre ces prétendues libertés, nous passerons, du
moins, en revue les diverses institutions qu'on décore de ce