page suivante »
207 les documents précédents. En effet, il résulte d'une mul- titude défaits que, depuis un certain laps de temps, l'état hy- drométrique des rivières delà France, de l'Allemagne et de la Russie, éprouve des modifications très sensibles, en ce sens que plusieurs d'entre elles, qui étaient encore navigables il y a un siècle, ont perdu cet avantage ; pour d'autres, la décroissance est telle, que dans une cinquantaine d'années elles pourront ne plus porter des bâtiments du même tirant d'eau que maintenant. Des commissions ont élé nommées par les gouvernements, pour remonter aux causes de cette calamité ; des hommes, mus par le zèle du bien public, ont aussi pris part à ces recherches, et sans sortir du bassin du Rhône, nous pouvons citer le résultat sommaire des cons- ciencieuses observations dont on est redevable à M. £>u- rell, ingénieur des ponts et chaussées dans le déparlement des Hautes-Alpes. Ses enquêtes ont démontré, de la manière la plus évi- dente, que c'est dans l'acharnement que l'on a mis à défri- cher les forêts, que gît la source de tout le mal. Les eaux pluviales n'étant plus retenues par les obstacles multipliés que leur opposait la végétation, s'écoulent des montagnes sous forme de torrents instantanés ; ceux-ci grossissent pour un moment les rivières; le débordement a lieu, et les basses eaux surviennent après ; tandis qu'auparavant la division etlaregularisalion.de ces mêmes eaux, ne les laissaient arri- ver que peu à peu vers l'axe d'écoulement généra), lequel, alimenté d'une manière uuiforme, n'offrait pas cette déso- lante alternative d'étiage et de trop plein, qui est devenue le caractère dominant du régime actuel de nos fleuves. Voilà pourquoi le sol de Lyon pouvait être autrefois plus bas que maintenant saus grand inconvénient; voilà pourquoi l'aqueduc de Neyron pouvaitêtre dequelqu'utilitéavec une