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19 2 cours d'un fleuve, par la multiplication des entraves à sa libre allure, mais alors il ne faut pas confondre les ré- sultats avec ceux que produirait la configuration du sol, et les exemples à l'appui de ces considérations ne nous man- queront pas. Le Rhône, ainsi que nous le rappellerons en détail dans la seconde partie de notre travail, se jeltait, autrefois, directement dans la Saône, au travers de quel- ques parties de l'emplacement actuel de la ville ; il tendait donc à longer les escarpements de St-Irénée, des Etroits et des Fontanières, lorsque rétablissement de nos quais, et surtout celui de la chaussée de Perrache, ont modifié son cours au point de le porter à entamer la berge de la Vi- trioleiie, où il a fallu le contenir par une digue opposée ; c'est encore ainsi qu'il est constaté maintenant par une série d'observations que les nombreux moulins à nef qui ont été imprudemment établis, sur la rive droite, en amont de la ville, dans les courants principaux, produisent des re- mous, et, par suite, des ensablements qui obligent finale- ment le fil de l'eau à dévier de sa direction normale ; et d'ailleurs, sous ce rapport, tout le monde a pu se convain- cre récemment de l'énergie des causes les plus minimes en apparence, puisque quelques pilotis, destinés à amarrer les bateaux des Bains du Rhône, ont, malgré leur espace- ment de près d'un mètre, occasionné, au bout de quelques semaines, des dépôts de graviers tels que le bâtiment ne flottant plus, il a fallu procéder immédiatement à leur ar- rachement. Quelle que soit cependant l'intensité des causes que nous venons de mentionner, il est facile de s'assurer de leur faible portée, en comparant entre elles deux cartes cadas- trales conservées dans les archives de FHôtel-Dieu, dont Tune date de plus d'un siècle, et dont l'autre est récente.