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cours d'un fleuve, par la multiplication des entraves à
sa libre allure, mais alors il ne faut pas confondre les ré-
sultats avec ceux que produirait la configuration du sol, et
les exemples à l'appui de ces considérations ne nous man-
queront pas. Le Rhône, ainsi que nous le rappellerons en
détail dans la seconde partie de notre travail, se jeltait,
autrefois, directement dans la Saône, au travers de quel-
ques parties de l'emplacement actuel de la ville ; il tendait
donc à longer les escarpements de St-Irénée, des Etroits
et des Fontanières, lorsque rétablissement de nos quais,
et surtout celui de la chaussée de Perrache, ont modifié son
cours au point de le porter à entamer la berge de la Vi-
trioleiie, où il a fallu le contenir par une digue opposée ;
 c'est encore ainsi qu'il est constaté maintenant par une
 série d'observations que les nombreux moulins à nef qui ont
 été imprudemment établis, sur la rive droite, en amont de
 la ville, dans les courants principaux, produisent des re-
 mous, et, par suite, des ensablements qui obligent finale-
 ment le fil de l'eau à dévier de sa direction normale ; et
 d'ailleurs, sous ce rapport, tout le monde a pu se convain-
 cre récemment de l'énergie des causes les plus minimes en
 apparence, puisque quelques pilotis, destinés à amarrer
 les bateaux des Bains du Rhône, ont, malgré leur espace-
 ment de près d'un mètre, occasionné, au bout de quelques
  semaines, des dépôts de graviers tels que le bâtiment ne
  flottant plus, il a fallu procéder immédiatement à leur ar-
  rachement.
   Quelle que soit cependant l'intensité des causes que nous
venons de mentionner, il est facile de s'assurer de leur
faible portée, en comparant entre elles deux cartes cadas-
trales conservées dans les archives de FHôtel-Dieu, dont
Tune date de plus d'un siècle, et dont l'autre est récente.