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   — La commission du monument à élever à Cléberger, dit le Bon-Allemand,
a, pour augmenter ses ressources, publié et mis en vente une notice biographi-
que de ce généreux citoyen qui contribua si largement à l'institution de l'au-
mône générale. C'est un récit simple et fidèle de tous les faits qu'on a pu re-
cueillir sur l'existence de Cléberger. Son testament imprimé pour la première
fois reflète, on ne peut mieux, cette naïve et bonne figure, dont le bronze doit se
charger de perpétuer les traits. M. Lepind a, dit-on, refait son modèle et s'est
rendu à la justesse des observations qui lui avaient été adressées. Nous espérons
que le jeune statuaire tiendra à honneur de laisser à son pays un monument di-
gne de la reconnaissance du peuple à laquelle il aura dû son renouvellement.
   — M.Alexis Rousset a fait paraître, avec nos dernières élections, une comé-
die en cinq actes et en vers, intitulée : La Bataille Électorale, ou les Marion-
nettes politiques. Cette œuvre survivra à la circonstance au milieu de laquelle
son auteur l'a produite, car elle met en relief le seul élément qui, de nos jours,
puisse prêter à la comédie quelques scènes nouvelles. L'ambition politique est
notre seul côté bouffon. Pour qui aurait voulu être malin et piquant, il eût été
facile de copier d'après nature et de redire à la foule toutes les bonnes choses
qu'on se répétait tout bas, il y a quelques jours, sur certains de nos honorables
candidats à la députation. On eût pu arriver à un succès de scandale, en refai-
sant les Nuées d'Aristophane. M. Alexis Rousset a laissé de côté la voie grossière
des personnalités dans un sujet riche en ce genre, il a mieux aimé s'en tenir à
des types généraux, et nous l'en félicitons. Si l'on ne met pas de noms sur leur
figure, on reconnaît du moins comme vraies les multiples passions qui font agir
toutes ses marionnettes. M. Alexis Rousset a su faire une pièce spirituelle et ne
blesser personne, alors qu'il était si difficile de ne pas succomber à la tentation.
Son ouvrage y eût gagné propablement en vis comica. L'action aurait eu plus de
rapidité, le dialogue plus de verve et de mouvement. Mais on sent que cette
pièce a été écrite au point de vue du lecteur plutôt qu'à celui du parterre ; ne le
jugeons donc que de notre cabinet.
   —Un petit livre, qui nous semble destiné à un certain retentissement, vient
de paraître à la librairie scientifique de M. Ch. Savy jeune, quai des Célestins,
n° 48. Ce livre a été traduit de l'allemand par M. le docteur Lortet; il est pré-
cédé d'une introduction de M. Francisque Bouillier, professeur à la Faculté
des Lettres. Il a pour titre : Théorie de Kant sur la Religion dans les limites de la
raison. C'est un abrégé fort clair de l'ouvrage fort obscur de Kant, intitulé :
De la Religion dans les limites de la raison. On croit que Kant lui-même est
l'auteur de cet abrégé.
   —M. C. Guillard a soumis, l'an passé, à la 2 e section du Congrès Scientifique,
 uu intéressant mémoire sur les avantages que Lyon et les communes environ-