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les instituts d'un philosophe antique, dont nous séparent
des temps presque fabuleux.
   L'homme aurait mieux que cela, mais dans un siècle où
l'on se préoccupe si peu de rechercher des règles conser-
vatrices de la santé morale et physique, où l'on vit au jour
le jour, sans porter ses sollicitudes sur les générations
à venir, il est bon de contempler des institutions modèles,
partout où elles se rencontrent. Eh! d'ailleurs, ces mêmes
institutions ont été dignement louées par les premiers
pères de l'église, hommes qui s'y connaissaient en matières
d'organisation sociale. Saint-Clément d'Alexandrie, hygié-
niste du premier ordre (1), a consacré quelques pages de
ses Stromates en l'honneur de Pytbagore.
   Fidèle au plan qu'il s'était tracé dans l'emploi des autres
modificateurs de l'hygiène, l'instituteur des Crotoniates
apporta un grand soin à Falimentalion. Il est facile de re-
connaître que Pytbagore, dans le régime qu'il avait em-
prunté du reste, en partie, aux institutions de Crète et de
Sparte, avait en vue de maintenir le corps dans cet état
d'harmonie et d'égalité, qui ne peut-être changé ni inter-
rompu que par les lois nécessaires de la nature. Il desirait
aussi entretenir au sein de la santé physique cette douce
tranquillité d'esprit, qui naît de la facilité de pourvoir
aux besoins de la vie, de l'uniformité dans la circulation
des humeurs du corps et de l'habitude de réprimer par la
tempérance des désirs nuisibles.
   Les pythagoriciens faisaient deux repas par jour; ils dé-
jeunaient et ils dînaient. Leur déjeuner était simple, le
plus souvent de pain et d'eau pure; le dîner qu'ils pre-


  (i) Voir ce que nous avons dit des travaux de St-Clément, t. XIV, p. 3«g ds
cette revue.