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112 Rhône, et nos ponts, construits dans l'intérêt des routes de terre, sont des obstacles majeurs à la navigation. Pour motiver les reproches adressés à la navigation du Rhône, on a toujours vanté la régularité du roulage par terre, la certitude du départ et de l'arrivée. Mais, si on avait négligé aussi longtemps la route de terre, pourrait-on établir des rou- lages ! Si on cessait pendant deux années consécutives de la réparer, serait-il possible d'y voyager en voiture ? On ne pour- rait pas môme y aller à pied. Je ne crains donc pas d'avancer, au contraire, que si depuis vingt ans on avait dépensé pour le cours du Rhône une somme égale à celle que l'on dépense annuellement pour l'entretien de la route par terre, la navigation, alors rapide et d'une régu- larité parfaite, ne serait complètement interrompue que par les grandes crues du fleuve, ou par sa congélation assez rare pour ne pas être comptée comme un obstacle. Quelques chiffres viendront à l'appui de ce que j'avanpe ici. Etablissons d'abord ce que peut coûter l'entretien de la route royale de Lyon à Marseille. Nous le ferons approximativement, cette dépense étant très variable suivant les parties de la route, soit à cause du profil de la voie, soit a cause de la nature des matériaux, soit à cause de la fréquentation. Dans le département de l'Isère, la moyenne de la dépense annuelle par myriamètre peut s'élever à 10,858 fr. Dans le département de Vaucluse, l'en- tretien et les améliorations s'élèvent à 15,000 Dans le département des Bouches-du- Rhône, la moyenne de la dépense évaluée sur plusieurs points et pour plusieurs années, s'élève à 21,058 La moyenne générale pour toute l'éten-