Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                             98
Chaque feuille, en son vo!, emportait ma pensée :
Je la suivais au loin qui tournoyait dans l'air.
 " •— O pauvre feuille éclose en la saison passée,
 « Mais heureuse, du moins, d'échapper à l'hiver !



 « D'autres feuilles viendront rajeunir le vieux chêne :
 « Ce n'est qu'un temps d'épreuve au géant mutilé,
 « Ses bras reverdiront, et la saison prochaine
« Y doit cacher encor le bouvreuil envolé. »




— Et, prenant mon essor vers la plus basse branehe,
Je me laissais bercer dans les rameaux mouvants ;
Et, comme des flocons épars de laine blanche,
Je regardais la nue errer au gré des vents.



Chaque flocon, pour moi, revêtait une image :
C'étaient de beaux enfants, — des anges radieux
Aux tuniques d'argent, — la Vierge au pur corsage ! —
Une fée, en son char, remontait vers les cieux...




Et puis, je reprenais ma course aventureuse,
Et je criais : — Ma mère ! — Et, debout sur le seuil,
Elle m'ouvrait ses bras, et m'emportait heureuse
Au foyer paternel pour moi si plein d'accueil...