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80 Un philosophe est allé plus loin sur cette question que Leibnitz lui-même, un philosophe qui n'avait d'autre lumière que celle de la raison, un philosophe auquel les hommes de l'école psycholo- gique qui accusent Platon d'être trop poète, ne refuseront pas la sévérité et l'exactitude analytique, ce philosophe c'est Aristote, il a entrevu la véritable solution de cette question du passage de la puissance à l'acte, et s'il l'avait approfondie il serait arrivé à la notion de la vie de la substance. Voici quelques passages bien frappants : « l'être principe exclut " de sa nature l'idée de la matière... ainsi le principe est esprit.... « la nature ne peut-être mue par elle même, mais seulement par < une puissance artiste.... ce principe doit être éternel et actif. • " Il y a des êtres qui sont alternativement mus et mouvans, d'où « il suit qu'il doit y avoir aussi quelque chose qui meuve sans " être tnu, et que ce principe doit être éternel, substance et " action.... en lui donc, la puissance ne précède pas l'acte, puisque " son action est lui-même, s'il en était autrement rien n'aurait pu « commencer... à cet être la vie appartient aussi par essence, car " l'action de l'intelligence estvie, et lui-même est action, et l'action " par essence constitue la vie excellente et éternelle de cet être (1). " Nous pensons donc que Dieu est LE VIVANT, éternel et très bon « auquel appartient la vie et la durée sans fin, car Dieu n'est que « vie et éternité. Le principe de l'existence ou l'être immobile, « qui est la source de tout mouvement étant pure action, et par « conséquent étranger à la matière, est donc encore UN en raison " et en nombre, tout le reste n'est qu'une mythologie inventée par « la politique pour la croyance de la multitude et pour le bien pu- « blic (2) » Si maintenant vous demandez à Aristote comment tout est mu par le principe immobile, voici ce qu'il répond : IL MEUT COMME L'OBJET AIMÉ : Kivsi SE W éw .v v (3). A la] vérité le philoso- S f ps & phe grec ne veut expliquer par là , que l'action par laquelle Dieu (i) Aristote Metoph., liv. i», fhap. 5, 6, 7 et S. (a) Melaph. suppl.,p. 65. (3) Melaph., cap. 7.