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    Un philosophe est allé plus loin sur cette question que Leibnitz
lui-même, un philosophe qui n'avait d'autre lumière que celle de
la raison, un philosophe auquel les hommes de l'école psycholo-
gique qui accusent Platon d'être trop poète, ne refuseront pas la
sévérité et l'exactitude analytique, ce philosophe c'est Aristote, il a
entrevu la véritable solution de cette question du passage de la
puissance à l'acte, et s'il l'avait approfondie il serait arrivé à la
notion de la vie de la substance.
    Voici quelques passages bien frappants : « l'être principe exclut
 " de sa nature l'idée de la matière... ainsi le principe est esprit....
« la nature ne peut-être mue par elle même, mais seulement par
 < une puissance artiste.... ce principe doit être éternel et actif.
  •
 " Il y a des êtres qui sont alternativement mus et mouvans, d'où
« il suit qu'il doit y avoir aussi quelque chose qui meuve sans
 " être tnu, et que ce principe doit être éternel, substance et
 " action.... en lui donc, la puissance ne précède pas l'acte, puisque
" son action est lui-même, s'il en était autrement rien n'aurait pu
 « commencer... à cet être la vie appartient aussi par essence, car
 " l'action de l'intelligence estvie, et lui-même est action, et l'action
" par essence constitue la vie excellente et éternelle de cet être (1).
" Nous pensons donc que Dieu est LE VIVANT, éternel et très bon
 « auquel appartient la vie et la durée sans fin, car Dieu n'est que
« vie et éternité. Le principe de l'existence ou l'être immobile,
« qui est la source de tout mouvement étant pure action, et par
« conséquent étranger à la matière, est donc encore UN en raison
" et en nombre, tout le reste n'est qu'une mythologie inventée par
 « la politique pour la croyance de la multitude et pour le bien pu-
« blic (2) »
   Si maintenant vous demandez à Aristote comment tout est mu
par le principe immobile, voici ce qu'il répond : IL MEUT COMME
L'OBJET AIMÉ : Kivsi SE W éw .v v (3). A la] vérité le philoso-
                          S f ps &
phe grec ne veut expliquer par là, que l'action par laquelle Dieu

  (i) Aristote Metoph., liv. i», fhap. 5, 6, 7 et S.
  (a) Melaph. suppl.,p. 65.
  (3) Melaph., cap. 7.