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ratifs formidables, a vainement essayé d'intercepter les escadres qui
se rendaient successivement dans l'Elbe, ses efforts ont été impuis-
sants; les succès partiels qu'elle a obtenus n'ont pu empêcher la réu-
nion de l'immense flotte organisée par l'empereur. Les Anglais fré-
missent à l'aspect do l'inévitable péril qui les menace. Ils réunissent
toutes leurs forces, ils emploient toutes leurs ressources pour résister
à l'attaque qu'ils n'ont pu conjurer.
    Le 22 avril 1814, un court manifeste annonce brusquement au
 monde que Napoléon a résolu la conquête de l'Angleterre. Dans les
 premiers jours de mai, l'armée impériale débarque dans les comtés
 de Norfolck et de Lincoln. Les Anglais avaient pensé que l'invasion
 aurait lieu par les côtes qui s'étendent do l'embouchure de la Tamise
 à Portsmouth, et, dans cette conviction, ils avaient porté leurs for-
 ces sur ces points ; trompes dans leur calcul, ils accourent à ren-
contre de l'armée française. Mais déjà le maréchal Bernadotte s'est
 emparé de Norwich et de tout le comté de Norfolk, où il attend la
 réunion des différents corps d'armée qui manœuvrent pour le re-
joindre. Les troupes anglaises essaient en vain d'empêcher cette
jonction dangereuse ; elles sont successivement battues à Bedford,
à Ipswich et aColchester. Cependant, grâce à cette résistance qui a
rallenti la marche de l'armée française, le gouvernement anglais a
pu concentrer deux cent trente mille hommes sous les murs de
Cambridge. Le duc d'York commande cette puissante armée; il at-
tend courageusement l'empereur qui s'avance à la tête des Français.
  Le 4 juin 1814, les deux armées se rencontrent et se heurtent : cette
fois encore Dieu protège la France, cette fois encore Napoléon est
vainqueur.
   Jamais plus complète victoire n'avait été remportée par le grand
capitaine. L'action a duré pendant toute la journée ; elle a été hor-
riblement meurtrière. L'armée anglaise a cinquante-quatre mille
morts, parmi lesquels vingt-deux généraux ; le reste de cette armée
est blessé, prisonnier ou en pleine fuite. Les pertes de l'armée fran-
çaise s'élèvent à quatorze mille hommes. Le roi de Naples, le maré-
chal Ney, le général Compans, le général Labédoyère sont au nom-
bre des blessés.
  Sans laisser aux Anglais le temps de secouer la stupeur où les a