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 représentée par la France, plus spécialement par l'école a p -
 pelée éclectique (et dont le seul tort peut-être est le vague
 peu philosophique de cette dénomination), part de la cons-
 cience et de ses données. Elle reconnaît que la pensée n'est
 qu'une faculté de l'homme, et qu'il ne faut pas vouloir lui sacri-
 fier les autres. Son critérium se trouve avant tout dans les
besoins de l'ame, dans le cri de la nature humaine, en seconde
 ligne seulement, dans la logique. Elle reconnaît pour vrai,
 que la logique le permette ou non, tout ce que démontrent,
 tout ce que réclament la nature de l'homme et ses besoins i n -
times. Elle va donc jusqu'à admettre des contradictions fla-
grantes, des résultats impossibles à concilier, pourvu que les
deux termes de l'opposition soient également fondés sur le
sentiment intime, sur un principe constitutif de la nature
humaine. Du reste, il ne faut pas croire que cette méthode
ne tienne pas à être aussi logique que possible : mais elle tient
avant tout, et avec raison ce nous semble, à être psychologi-
 que.
    Le système auquel la méthode logique nous paraît con-
duire nécessairement, lorsqu'elle est rigoureusement appliquée
et lorsque ces résultats sont adoptés avec franchise, c'est le
système qui nie l'existence d'un Dieu personnel extramon-
dain, et l'immortalité de l'ame humaine, en un mot, le pan-
théisme. En effet, si l'on part de l'idée de l'absolu, avec la
prétention de construire un système dans lequel aucune con-
tradiction logique ne subsiste, il nous semble impossible
d'admettre à côté de Dieu l'existence individuelle, libre et
immortelle de l'ame humaine. De même, la foi en un Dieu
personnel offre des difficultés insurmontables, des mystères,
des contradictions même, à la pensée logique. Le raisonne-
ment seul conduit nécessairement à rejeter ces idées. Il est
vrai, que parmi les Hégéliens, un assez grand nombre veut
échapper à ces résultats. Le centre de l'école de Hegel semble