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A UN RICHE AVARE. Eh quoi ! l'or en ce monde est donc ta seule joie, Ton unique pensée, et jusqu'au dernier jour, Ta main restera donc ouverte à toute proie, Comme une serre de vautour. Tu possèdes pourtant des domaines sans nombre, Des palais, des jardins aux jaillissantes eaux, Et des bois qui, jaloux de te prêter leur ombre, Sur toi se courbent en berceaux. L'été verse chez toi ses grains à pleine pelle. L'automne t'enrichit de ses plus doux trésors, Etcomme une eau courante au vallon qui l'appelle, L'orafflueen tes coffres forts. Mais ces biens qui devraient contenter ton envie. Loin d'apaiser ta faim, ne font que l'acérer : Comme un gouffre sans fond tonanie inassouvie S'ouvre toujours pour dévorer.