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   Puis, envolée aux champs où leur sphère commence,
Ma pensée, a suivi dans leur ellipse immense
Ces inondes voyageurs qui passent sans vieillir.
J'ai, de loin, écouté leurs douces harmonies,
Comme si de ceflotde notes infinies
Le mot que je cherchais allait enfin jaillir.


  Mais, à travers ces chœurs chantant dans mes ténèbres,
Je n'ai rien entendu que les soupirs funèbres
Des âmes qu'à l'abîme ils venaient par milliers
Jeter, l'un après l'autre, avec de sourds murmures,
Comme des vendangeurs chargés de grappes mûres
Qu'ils portent tour-à-tour de la vigne aux celliers.


  Ah! souffrir, aspirer et ne jamais connaître,
Tel est donc le destin et la loi de notre être !
0 vous, astres flottants, mondes silencieux,
Qui répandez sur moi votre clarté paisible,
Comme l'homme errez-vous vers un but invisible ?
Cherchez-vous comme lui le grand secret des cieux?



  Avez-vous comme nous des tyrans, des esclaves?
Vos sentiers ténébreux sont-ils semés d'entraves?
Vos champs sont-ils livrés à d'incessants débats ?
Et mécontents des parts que le sort vous a faites,
Allez-vous dans l'espace étendre vos conquêtes,
Et troubler d'autres cieux du bruit de vos combats ?



  Ah! plus heureux que l'homme, insecte misérable
Que ronge l'égoïsme et que le doute accable,
Dieu vous a tous unis d'un lien fraternel.