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C'est un |début imité d'Horace; qui donc ne sait les vers
                   Qui fit MÅ“cenas ?

  Le poète passe ensuite au portrait de son dilapidateur, <
                                                          .•
•peine, dit-il,
      A peine est-il entré dans les droits de sa ferme.
      Qu'on voit l'ambition que son ame renferme;
      D'un seigneur en crédit il recherche l'appui,
      Paris n'a point d'hôtel assez vaste pour lui,
      Sa foule de commis, sa nombreuse livrée,
      Au palais d'Orléans serait frop resserrée ;
      Pour se bâtir un Louvre, il appelle an Mausard ;
      Le ïsoslre en ses jardins épuise tout son art ;
      Tandisque, sans délai, le doreur et le peintre
     Viennent peindre et dorer ses salons jusqu'au cintre ;
     L'or et la soie en main, vingt brodeurs occupés
      Font briller ses fauteuils, ses lits, ses canapés;
     Dejans aux Gobelinsfait ses tapisseries,
     Dotel et Fagnani meublent ses galeries,
     Et déjà, dans Paris, la splendeur de ses chars
     Du peuple tout surpris attire les regards.
     Sa table répondant à ce train magnifique,
     Semble vouloir braver la misère publique;
     Lièvres, perdreaux, faisans, ortolans délicats,
     Hors-d'ceuvres, entremets paraissent sur ses plats.
     Le croirais-tu, Brosselle, après cette peinture,
     Qu'un tel homme eût toujours l'esprit à la torture,
     Et, qu'au milieu des biens, sous un lambris doré,
     Par de cuisants soucis son cœur fût dévoré?
     Le sang des malheureux, dont ce vautour s'engraisse.
     Lui cause des remords qui le rongent sans cesse.



    Mais je veux qu'endurci sur les plus noirs forfaits,
    Son cœur soit devenu peu sensible à ces traits,
    Quel chagrin n'a-t-il pas d'être toujours en crainte,
    Qu'une taxe à ses vols n'aille donner atteinte,
    Et que si, pour payer, il cherche des détours,