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POÉSIE. 715
L'ATTENTE.
Douce nuit, cache sous tes voiles
L'importune clarté du jour :
Vite ramène les étoiles, —
Mon bien-aimé se meurt d'amour.
Des astres blonde souveraine,
Montre aux ci eux ton brillant contour,
Jette tes clartés sur la plaine, —
Mon bien-aimé se meurt d'amour.
Brises aux ailes frémissantes,
Dissipez les ardeurs du jour,
Caressez mes tempes brûlantes, —
Mon bien-aimé se meurt d'amour.
Chants lointains, qui des moissonneuses
Annoncez le joyeux retour,
Au loin perdez-vous sous les yeuses, —
Mon bien-aimé se meurt d'amour.
Pâtre, il est tard ; vers ta chaumière
Guide tes grands bœufs au pas lourd ;
Qu'ici je reste solitaire, —
Mon bien-aimé se meurt d'amour.
Mais j'entends frémir les bruyères,
C'est lui-même, il est de retour.
0 nuit, cache nos doux mystères ! —
Mon bien-aimé se meurt d'amour.
E. F.