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738 QU'EST-CE QUE LE MAGNÉTISME ? avec sa prudence ordinaire, il reconnaît que cette particularité ne doit être admise qu'avec une certaine réserve, et lorsque les expériences auront réussi sur des personnes réfractaires à l'action magnétique, et. que, pour plus de certitude, le magnétiseur agira sur un médicament enfermé dans un papier et dont il ignorera la nature. — J'ai fait construire un appareil selon les idées de M. Viancin, et me suis conformé aux précautions indiquées par M. Charpignon. — Qu'est-il arrivé? — J'ai pris une pilule d'aloès argentée,— je l'ai en- tourée de coton cardé, je l'ai placée dans mon appareil, j'ai magnétisé en soufflant au travers, et ma malade a eu huit selles dans la nuit. — Avec une goutte de chloroforme, j'ai obtenu presque immédiatement le sommeil. —Avec de la teinture de noix vomique, j'ai déterminé des bouleversements dans le ventre d'un autre malade. Je ne me suis point servi de substances inconnues, mais j'ai fait mieux encore : je me suis servi de mon tube à vide, j'ai soufflé au tra- vers, et j'ai obtenu des évacuations comme avecl'aloès, de môme que Mesmer en obtenait ; et, par la seule raison que je le désirais, de môme qu'il obtenait des convulsions, parce qu'il les croyait nécessaires à sa réputation ou bien à ses malades.—J'ai répété la même expérience, en attachant à mon idée une propriété médicale déterminée, et l'action médicale s'est produite jusqu'à un certain point. — Je suis donc porté à admettre que M. Viancin n'a pas compris toute la portée de son pro- cédé, et que l'influence de la pensée en est l'élément principal .-j'avoue cependant que je n'oserais pas encore affirmer qu'il n'y a rien de plus , il faut de nouvelles expériences, et je les poursuivrai. — Mais, revenons à Madame Cornet, si, par ma pensée, je puis déter- miner une action médicale. — N'est-il pas possible de comprendre que le docteur Frappart, attachant à la haute dose d'opium une idée cura- tive, l'ait calmée sans produire d'accidents? — Je pense que là est la vérité et l'explication de toutes les imprudences heureuses, ou plutôt non suivies d'accidents des magnétiseurs et de leurs somnambules.— Ainsi, en réduisant à sa juste valeur cette observation, tout le mer- veilleux disparaît, et il reste évident que la malade s'est trompée sur l'époque de la cessation de ses crises. Prenons un autre exemple, plus saisissant encore ; je l'emprunte, comme le précédent, à l'ouvrage du docteur Teste, qui le produit sous une forme dramatique qui nous permettra de saisir, dans tout son jour, la fausseté théorique et le danger pratique de ces croyances en l'avenir. J'abrège autiint que possible son récit, en lui conservant tout son caractère :