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620        DE L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE LA FRANCE.

 l'intrusion fréquente de l'oligarchie des plus imposés, chaque fois
 qu'il s'agissait de contributions extraordinaires ou d'un emprunt.
    Nonobstant toutes ces restrictions et cette gêne, le régime muni-
 cipal avait fait un pas vers l'affranchissement, et avait réveillé le sen-
timent de la vie publique.
    Quant à l'organisation départementale, le Préfet avait conservé, dans
 toute son étendue, l'administration locale.
    Le Conseil de préfecture constituait toujours le tribunal secret du
contentieux ; il cumulait, avec la connaissance des contraventions de
voirie, les compétences les plus diverses et les plus embrouillées.
    Le Conseil général de département, produit d'une élection censi-
taire, avait conquis une indépendance qui, bien que limitée, laissait
loin derrière elle la soumission complète des anciens conseillers géné-
raux désignés par le Pouvoir exécutif. Depuis la réforme mitigée, in-
troduite par la révolution de Juillet, le Préfet n'en continuait pas
 moins, dans chaque session annuelle, dont la durée dépassait à peine
 une semame, à expédier, au pas de course, le menu ordinaire des
 centim,es de toute nature. Les vœux les plus timides s'évaporaient en
 fumée, et les procès-verbaux anonymes n'étaient livrés qu'à une pu-
blicité discrète, qui couvrait complaisammeut les médiocrités somno-
lentes.
    Voilà tout le régime libéral des institutions administratives de la
 monarchie de 1830, que les convertis de l'ancienne opposition ne
 seraient pas fâchés de maintenir, et que les impérialistes rajeunis vou-
 draient ramener, sous l'invocation napoléonienne, aux beaux jours de
la loi du 28 pluviôse an VIII.

                                                 F. VIVIER.

      f La suite à un prochain numéro).