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HO                     DES TEXDAyCES SOCIALISTES
poussée yat \e gouvernement et la société comme monstrueusement
 absurde, vous prétendez qu'elle existe matériellement réalisée par
le protectioaUme ? vous préfendez qu'un semblable monstre est caché
sous les métaphores de la protection ? oui, nous le soutenons, il y
est et il ne se cache cas -, bien mieux, il s'étale, il çlatt, et tous les
regards le caressent:
         Il n'est pas de serpent ni de monstre odieux
         Qui, par l'art embelli, ne puisse plaire aux yeux.

   M. Proudhon, trouvant que le crédit individuel était trop restreint,
faisait au capital un crime de se refuser. Pour corriger ce caractère
revêche, il ordonnait au gouvernement de se transformer en capitaliste
et de distribuer à chacun, sous forme de crédit, ce qui lui manquait
de cet agent indispensable à la production. La société et la raison, par
l'organe un peu aigu de M. ïhiers (M. Thiers est pourtant un pro-
tectioniste ), répondirent à peu près à M. Proudhon que le capital était
créé par le travail et l'épargne, et non par le gouvernement, que celui-
ci ne pouvait, par conséquent, devenir bailleur de fonds universel,
à moins de prendre les capitaux dans les poches de ceux qui les pos-
sédaient ; qu'en outre, si le capital jugeait à propos de se refuser, c'est
qu'il avait, probablement, de bonnes raisons pour agir ainsi, et que
du moment où il cesserait de se refuser, personne n'en voudrait, parce
qu'il serait déprécié et ne rendrait plus de services.
   Mais pendant que la France applaudit ce langage plus raisonnable
que généreux, savez-vous ce que font et ce que disent les proteclio-
nistes? le voici. Ils se présentent à l'État, et d'un ton non moins
impératif que celui de M. Proudhon, ils disent : « Plusieurs cau-
ses nous empochent de produire à aussi bon marché que nos voisins.
L'une des plus sérieuses et des plus générales est la cherté des ca-
pitaux en France. Ils nous coûtent 6 °/0 d'intérêt, tandis qu'en An-
gleterre, nos concurrents peuvent s'en procurer à 3 %. Beaucoup
d'industries y jouissent même de la gratuité des capitaux engagés,
puisque ceux-ci ont été amortis par les bénéfices déjà réalisés. Le
capital se refuse donc en France ; là-bas, au contraire, il se donne.
Or, nous devons jouir des mêmes avantages, le gouvernement a été
institué pour rétablir l'égalité. Élevez le prix de nos produits par la
prohibition des produits similaires étrangers, et faites payer, de celte
manière, par les consommateurs français, la différence, si désavan-
tageuse pour nous, qui existe entre le prix du capital français et celui
du capital anglais. Nous aurons ainsi, dans de certaines proportions, la