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604                 LYON APRÈS LE 9      THERMIDOR.

les avantages et désavantages de l'exportation du superflu des denrées
de première nécessité. — Le Comité d'Instruction publique présentera
un rapport sur la création d'écoles normales. — Les Comités du Com-
merce et des Finances feront un rapport sur les moyens de rendre à
la circulation et au commerce toutes les matières et marchandises ex-
pédiées pour Commune-Affranchie et autres communes qui ont été
déclarées en rébellion.
   A la réception de ce décret, les représentants, à'Lyon, suspendirent
l'exécution de la loi du 25 pluviôse, qui ordonnait la vente des mar-
chandises arrêtées au préjudice des rebelles Lyonnais.
   Cependant, il n'était que trop vrai qu'une grande partie de la popu-
lation de la ville ne vivait encore que du salaire qu'on lui payait sous
prétexte de démolitions qui ne se faisaient plus. Jusqu'alors, il avait
été impossible de licencier cette armée de prétendus travailleurs, qui
coûtait des sommes énormes, maintenant à la charge de l'Etat. Au
commencement de vendémiaire an III, une somme de 500,000 francs,
que les représentants avaient fait verser dans la caisse communale,
était absorbée ; ils accordèrent un nouveau secours de 300,000 francs,
en enjoignant à la municipalité de s'occuper sans délai de rendre aux
fabriques les bras qui en avaient été distraits pour s'occuper des dé-
molitions. En même temps, comme pour imprimer une sorte de con-
trainte à l'exercice de l'industrie , ils publièrent un arrêté portant .-
 « Tous les marchands, manufacturiers, négociants et entrepreneurs
qui existent à Commune-Affranchie sont mis en réquisition, pour la
continuation du commerce ou des affaires dont ils sont reconnus avoir
fait habituellement leur état. » A la fin du mois, la somme consacrée
 avx travaux publics était encore de 60,000 francs par décade. Alors
 seulement, cette affectation fut supprimée par la municipalité, qui
 ordonna que la moitié de la somme serait employée en achats d'ins-
 truments et métiers, et le surplus en secours aux vieillards indigents.
    L'emploi des moyens moraux fut aussi invoqué pour rendre au
 peuple de l'énergie et le sentiment de sa dignité. Mais les préjugés ré-
 volutionnaires, qui s'opposaient à ce que l'aide de la religion fût ap-
 pelé, avaient encore toute leur force. Au contraire, la réaction se ma-
 nifestait ici en sens contraire ; avec Robespierre, le culte de l'Etre
 suprême était tombé : l'athéisme était redevenu en honneur. On insti-
 tua des fêtes, où le nom de Dieu n'était pas prononcé, où l'on se ralliait
 à de simples abstractions allégoriques, telles que la Victoire, la Con-
 corde, ou bien aux saints de la Révolution, tels que Marat et Chalier,
 idoles de la terreur qui survivaient encore à la Terreur. A la fête celé-