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7 DE L'ORDKli. " point de vue où ils se placent ; et, croyant combattre pour l'ordre, ils font tout ce qui doit réellement l'empêcher de s'établir. Amis de l'ordre ! Nous en sommes dans toute la sincérité de notre âme, non pas de cette triple hypocrisie qui se fait une arme de guerre du besoin de la paix. Nous voulons la réalité, non seulement le mot. Nos plus vives sympathies sont acquises à ces travailleurs de toutes les classes, dont les bras sont paralysés par le défaut de confiance, Propriétaires et cultivateurs, fabricants et ouvriers, réciproquement producteurs et consommateurs. Quoique la société ne vive pas seule- ment de pain, nous n'oublions pas que le pain est une condition essen- tielle de la vie. Nous concevons, nous apprécions les plaintes qui se f ont entendre de toutes parts. Nous en excusons jusqu'à l'excès, jus- qu'à l'erreur. Mais, lorsque nous voyons dans quelle voie l'on s'engage, ll nous est permis de dire que l'on se trompe ; et, comme nous a vons signalé ces faux guides qui, naguères, entraînaient les masses au nom de la violence démagogique, nous accuserons de même ceux lui s'efforcent de les égarer par les intrigues monarchiques. Il n'y a qu'un seul ordre désormais possible et fécond, c'est l'ordre républicain, la démocratie constituée. Son berceau, parmi nous, fut une révolution, c'est-à -dire l'écroulement d'un ordre ancien. Il a tra- versé cette première phase, au milieu des terribles retentissements de ''orage ; mais ces fracas, ces ruines ne sont pas les crimes delà Répu- blique. Dieu veut que tout enfantement s'opère au sein de la douleur. La question est de savoir si, lorsque nous avons passé la crise, il faut, en haine des désordres transitoires d'une révolution qui est finie, nous lancer dans les désordres d'une contre-révolution ; ce serait, après avoir subi un remède amer, répudier le bien-être qui doit en être le prix. La voie du repos, de la confiance, de la stabilité, c'est celle qui entre franchement, résolument, dans la forme nouvelle de la société, avec toutes les conditions qu'elle comporte, c'est-à -dire .- Ne pas s'effrayer du bouillonnement des idées, parce que les idées ne sont jamais dangereuses, lorsqu'elles ont leur libre expansion ; Se lier à la raison publique pour faire le triage des idées qui sont Vl 'aies et pratiquables et de celles qui sont fausses et chimériques ; Songer que la souveraineté populaire qui a pour organe le suffrage universel, a pour conséquence nécessaire la plénitude du débat oral et écrit. La nation républicaine ressemble à un homme fort et maître de s°>> qui délibère, se détermine et agit sous sa propre pensée. Le droit ue conseil est celui de tous ; le droit de .domination n'est celui de per- sonne ;