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                          DU CHOLÉRA. DE LYON.                           393
   avant-bras. D'après notre avis formel, cette femme sefitaussitôt trans-
   porter chez son fils, qui habitait l'intérieur de Lyon, et les jours sui-
  vants les symptômes s'amendèrent. La maison occupée par ces mala-
   des, située sur les bords du Rhône et dans les parties basses, en a-
   mont du pont de la Guillolière, nous paraissait réunir des conditions
   d'insalubrité. Aux émanations fétides d'égoûts, se dégorgeant sur la
   v
    oie publique, sur un terrain non pavé et nivelé, venaient se joindre
  celles provenant de l'atelier d'un chamoiseur et d'écuries s'ouvrant sur
  l'étroite cour de cette demeure. Il y avait là, évidemment, un foyer
  d'infection sur lequel l'attention de l'autorité devait être appelée. M. le
  docteur Subit, de la Guillotière, qui vit avec nous la première de ces
  malades, partagea notre manière de voir. Des cas de cliolérines aussi
  graves étaient observés simultanément par nos honorables confrères,
  les docteurs Lacour el jTeissier.
      Concurremment avec tes cholérines, on a vu apparaître dans les
  salles d'hôpitaux une affection, rarement observée, et qui a plus d'un
  rapport avec le choléra morbus asiatique ; nous voulons parler de
 la suette miliaire. Dans le courant d'août et au commencement de
 septembre, huit malades sont entrés dans les salles St-Jean et Ste-
 Anne, présentant des caractères symptômatiques uniformes: senti-
 ment de lassitude avec brisement des membres ; inappétence, langue
 et bouche pâteuse, constipation ou légère diarrhée ; pouls modéré-
 ment développé et fréquent, 100 à 110; sudamina et vésicules de la
 grosseur d'un grain de millet, se rencontrant le plus ordinairement
 sur les régions latérales du col et la partie antérieure et supérieure
 de la poitrine ; sueurs excessives, profuses, chaudes, d'une odeur fade
 et repoussante. Nous avons eu l'occasion de remarquer les mêmes
 sueurs, mais sans sudamina chez des malades entrés dans les salles
 pour d'autres affections. On eut dit un moment que l'affection ré-
 gnante voulût se généraliser par son symptôme le plus caractéristique
 et le plus incommode, faire participer à sa nature le plus grand nombre
 possible de maladies différentes. Tous les sujets guérirent sous l'in-
fluence de la méthode évacuante (ipéca), lorsque les symptômes sa-
 burraux prédominaient. Mais les boissons aromatiques et toniques, les
astringents furent les moyens qui réussirent le mieux. Chez deux de
ces malades l'adynamie se prolongea, et la suette sembla se trans-
former en une fièvre grave (putride, adynamique). Ainsi, chez le nom-
mé Thivel (Louis), entré le 19 août dans la salle Ste-Anne, n° 6, il y
 eut du délire, des épistaxis, des plaques gangreneuses à la région sa-
crée, une grande irrégularité dans le pouls, etc. Cet homme, pendant