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 7-2-2                 IMPÔTS SUR LES BOISSONS.

  rées sous le rapport des méthodes , s'est-elle accrue plus que le prix
  des terrains pïantés en vignes, malgré les perfectionnements appor-
  tés dans les travaux vinicoles et l'augmentation merveilleuse des
  produits ?
     Il y a dans ce fait quelque chose d'étrange dont il faut rechercher
 la cause. La cause, on ne la trouvera pas autre part que dans la lé-
 gislation.
    Aussi, le comice agricole de Beaujeu croit avoir le droit de signaler
 les inconvénients particuliers à chacune des formes de contribution
 qui pèsent sur la production vinicole. Quelques sévères que puissent
 paraître ses appréciations , il est convaincu qu'elles sont justes, et en
joignant ses plaintes à celles de toutes les contrées vinicoles de la Répu-
 blique, plaintes si opiniâtres et pourtant si peu écoutées, il croit bien
 plus remplir un devoir qu'il n'espère une réparation immédiate, ou
 qu'il ne désire obtenir des avantages au préjudice de l'intérêt général.
    Les impôts sur les boissons ont, d'une manière abstraite, les mê-
 mes résultats économiques que ceux qui"pèsent sur tout autre pro-
 duit : ils atteignent le revenu des particuliers , et diminuent en pro-
 portion la consommation soit de l'objet même qui est imposé, soit de
 tout autre produit dont on a été obligé de se priver, parce qu'on a
 payé plus cher un autre article de consommation.
    Mais, en se plaçant au point de vue des intérêts vinicoles , il est
 impossible de ne pas reconnaître que l'impôt sur les boissons, sous
ses diverses formes de perception, a créé pour le producteur, l'inter-
médiaire entre le producteur et le consommateur, et enfin pour le
consommateur lui-même, une exception odieuse, qui n'est conforme
ni aux principes de la science administrative, ni à l'équité.
    Impôts sur la production. —Quoiqu'il s'agisse plus ordinairement
des plaintes soulevées par les taxes indirectes sur les boissons , nous
nous croyons autorisés à sortir d'un cercle aussi étroit et à rappeler
au législateur que la vigne, avant d'être frappée dans ses produits,
supporte déjà des charges anormales.
    En effet, la France compte environ 46 millions d'hectares de terres
imposables, la vigne entre clans ce chiffre pour 2 millions d'hectares.
Ces 2 millions ne devraient payer que la vingtième partie de l'impôt
foncier, et ils en supportent cependant plus de '/„>. En d'autres ter-
mes, chaque hectare de vignes paie à l'Etat bien plus du double de ce
qui est demandé à d'autres terres. Cependant les ceppages occupent en
général les terres les plus ingrates , celles qui auraient le moins de
valeur productive et vénale, si la viticulture n'existait pas.