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QU'EST-CE QUE LE MAGNÉTISME:' 573 par de Haen, qui reconnut que ces cas étaient simulés, ce qui servit â calmer les esprits jusqu'au moment où Gassner les surexcita de nou- veau. On reconnaît, dans toutes ces pratiques, l'école de Goclénius. Vous voyez combien ils s'éloignèrent des idées même de Paracelse, lui recommande expressément, dans sa philosophie occulte, de n'em- ployer aucune espèce de préparation ni de cérémonie, les regardant comme abusives et dénuées de raison. Plus sage que tous ses successeurs, Paracelse eut soin de faire re- marquer que les esprits, les enchantements n'interviennent en rien dans le Magnétisme, qui ne reconnaît pour cause que la prière, la foi et l'imagination. Le chevalier de Barbarin, homme mystique et très-pieux, sup- prima, à son exemple, tous les procédés, et prétendit qu'il suffisait de la foi pour opérer dés prodiges. —• Ceux qui adoptèrent ses opinions se mettaient en prières autour du lit du malade, qui souvent obtenait sa guérison. Cette méthode, très-simple et louable, a cependant les plus grands inconvénients ; elle produit presque toujours des som- nambules extatiques, qui se croient inspirés. Cela peut propager des erreurs, et déranger l'imagination non seulement des crisiaques, mais encore de ceux qui les consultent. —Souvenez-vous donc des idées singulières des somnambules [de Suède! De cette exposition, ressortent pour nous deux faits essentiels; c'est que tous ces grands magnétiseurs 1" connaissaient parfaitement l'es- prit humain; 2° qu'ils surent admirablement l'exploiter,au profit de l'art mystérieux, dont ils s'étaient fait les apôtres. Voulez-vous, dit Thouret, faire des hommes ce que vous voudrez ? Venez à bout de les persua- der. Pour y parvenir, servez-vous de leur penchant pour le merveil- leux : ajoutez-y la séduction de l'intérêt ; et les esprits que vous aurez frappés par de grandes vues, et gagnés par de grandes promesses, se- ront entièrement à votre disposition. Pouvait-on parler plus vivement à cet instinct du merveilleux, qu'en invoquant la puissance de Dieu, et en faisant procéder, comme Great- rakes, son pouvoir magnétique d'un génie révélateur, et, comme Gass- ner, d'une puissance qui triomphe du démon ? Pouvait-on parler plus éloquemment à l'imagination de pauvres palients, affectés, pour la plupart, de maladies nerveuses, et la préparer plus habilement à la séduction de rintérèt,qu'en faisant naître dans leur esprit l'espoir d'une guérison prochaine, par des moyens simples, rapides, et tout différents de ceux qu'emploie la médecine ? Car, il ne faut pas l'oublier, la pré-