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                                 CHRONIQUE LOCALE.                                       385
    Tout cela montre dé plus en plus quelle étrange idée on se fait de l'état de
!le
    8 e S pourquoi l'état de siège a-t-il été prévu dans nos lois et autorisé en de cer-
taines circonstances? Pour maintenir la tranquillité publique, rien de plus. Eh ! bien,
soyez francs, soyez sincères, est-ce que la tranquillité est près d'être troublée ?
"st-ce que l'Histoire de laRévolution de M. Gallois importe à cette tranquillité? Voilà
des livres, des journaux qui circulaient librement sous la Monarchie et sous la Ré-
publique, s a n s q„ e l e s procureurs d'alors y fissent attention, et, après six mois d'état
 de siège, on les supprime sans forme de procès, uniquement parce que l'état de
siège le permet. Singulière manière de gouverner ! A mesure que la tranquillité
es
   t plus assurée, à mesure que l'état de siège se prolonge davantage, il se fait
Plus rigoureux. C'est à n'y pas croire. Il ne reste plus qu'à être logique et à
mettre le reste de la France en état de siège ; car songez donc à cet épouvanta,
ble danger que la société court; l'histoire de M. Gallois peut être lue en toute li-
berté à Mâcon, car Mâcon n'est pas compris dans cette bienhenreuse circonscrip-
tion de la 6° division militaire.
    Le général Gémeau est venu à Lyon sous les auspices d'une réputation libérale ;
 ce n'est pas lui qui après Février a marchandé ses adhésions à la République; ce n'est
pas lui qui adressait aux Lyonnais des proclamations énigmatiques, pleines des sou-
venirs de toutes les époques, excepté de l'époque républicaine. Nous nous rappelions
toème qu'il en refit une jusqu'à trois fois, afin que tout le monde fût content : le gé-
néral Gémeau a un beau passé à ménager; qu'il réfléchisse à toutes les mesures dont
•1 se rend l'éditeur responsable. Qu'il se méfie de toutes les mouches du coche
'lui bourdonnent antour de lui, et lui empêchent d'entendre le vrai cri de l'opinion
publique. Les ministères ne sont pas éternels. Un pouvoir exagéré use prompte-
nient les hommes qui l'exercent. On peut être revêtu de l'autorité la plus extraor-
dinaire et n'être, en fin de compte, qu'un instrument, le général Gémeau fera
tien d'y songer.