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                DU RÉTABLISSEMENT DE LA CONFIANCE.                   659
 tion civile et militaire, dans les mains des préfets, généraux, procu-
 reurs généraux, tous hommes distingués par l'habileté, le courage et
 le dévouement, avec de nombreux agents et des forces militaires dres-
 sées à l'obéissance passive, tout cela s'écroule, sans la moindre résis-
 tance, sous la pression des populations dispersées, comme la tète du
 gouvernement s'était écroulée sôus le choc ou avec le consentement
 de la population de Paris. C'est un admirable sentiment, une illumi-
 nation instinctive d'intelligence qui rallie toutes les classes de la so-
 ciété, et nous ne dirons pas ce qu'on appelait les barbares de l'inté-
 rieur, mais tout ce qu'il y a d'éclairé, de moral, d'intéressé à la con-
 servation des bases sociales, propriétaires, bourgeois, chefs d'industrie
 unis de cœur avec l'ouvrier, autour de ce drapeau de l'ordre nouveau,
 la République. Tous veulent en faire la base d'un gouvernement stable
et régulier ; tous veulent placer sur cette assise la société avec ses
 traditions impérissables et ses nécessités fondamentales. La Répu-
 blique, enfin, apparaît comme là conciliation nécessaire, hors de la-
 quelle il n'y a qu'oppression ou anarchie, luttes intestines, sanglantes,
 prolongées.
    Un journal a publié, sous le titre d'Apostasies, une série de procla-
mations, discours, professions de foi, émanés de généraux, hauts
 fonctionnaires, ou candidats à la représentation nationale, et s'est plu
à mettre ces pièces en opposition avec les opinions plus récentes des
 mêmes personnes. Quant à nous, nous ne trouvons, dans ces docu-
 ments reproduits, qu'un intérêt ; ils sont pour nous le cahier des vœux
 formulés unanimement par les parties les plus diverses du pays.
 Acceptés ou proposés avec une entière liberté et avec une complète
bonne foi, expression des contrats intervenus entre les électeurs et les
 élus, ils composent le mandat national, et sont la République procla-
 mée dans chaque scrutin électoral,, comme préparation à la proclama-
tion solennelle du 4 Mai. C'est la France disant à ses élus : « Vous
constituerez la démocratie régulière et légale, afin d'absorber dans
 son sein la démagogie de la rue ; et, quand vous serez là pour cette
œuvre, vous, délégués directs du peuple, si la sédition vous attaque,
vous vons souviendrez que vous représentez les droits et la dignité
de la France, et vous mourrez, s'il le faut, sur vos chaises curules. »
Les élus de la France ont été fidèles à ce mandat, au 15 mai et au 14
juin !
    Et maintenant, qu'on nous le dise, quelle cause, sinon la Répu-
blique, sinon la démocratie régulière, a cdmbatta et triomphé le15
liai et le 24 juin ? Quelle autre causé aussi avait groupé la gardé rïâ-