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SUR L'INSTRUCTION,PUBLIQUE. 487 conservateurs, ses adversaires, d'autre part, l'opposition de gauche, partagée en plusieurs doctrines concernant l'organisation de l'instruc- Won publique, mais enfin devant se rallier à tout ce qui était favorable a un enseignement plus répandu et plus démocratique. A le bien con- sidérer, la droite, placée ainsi entre les anciens conservateurs, vieux et obstinés défenseurs du monopole universitaire, et la gauche sym- pathique au nom de liberté, et pouvant donner la majorité à celle des deux fractions qu'elle appuyerait, avait moins à sacrifier de sa position *t de ses principes, s'ils étaient ceux d'une liberté franche et réelle, en s'alliant avec la dernière. Les principes de la loi nouvelle, résultant de ce concours, auraient pu être ceux-ci : 1° Gratuité absolue de l'enseignement public et externe, à tous les degrés ; 2° Extension de l'instruction primaire, indépendance et améliora- tion matérielle pour les maîtres, avec le choix du maître accordé à la commune, sous les conditions de moralité et de capacité déterminées Par les lois, sans distinction entre les laïcs et les religieux ; 3° Création d'écoles intermédiaires et professionnelles pour combler 'a lacune entre l'enseignement primaire et l'enseignement classique ; 4° Etablissement d'un lycée par département, avec attribution de cent bourses nationales pour chaque lycée ; les bourses, non plus ac- cordées à la faveur ni même au mérite des parents, mais purement à 'a bonne conduite et à la capacité des élèves des écoles primaires, se- raient un moyen d'élever, en la consacrant aux services publics, la Portion la plus intelligente parmi les générations pauvres, afin qu'au- cun germe ne restât étouffé. En même temps, cette population d'élite, répartie dans les lycées, y entretiendrait l'émulation entre les élèves de toute origine et l'activité dans les études ; 5° Avec celte organisation forte de l'enseignement public, il n'y aurait plus aucun inconvénient de laisser à côté d'elle une indépen- dance complète et absolue à tous les établissements privés, religieux °u laïcs, quelque fût leur nom. Les établissements dont un évêque catholique ou un consistoire protestant ou israëlite, auraient assumé la responsabilité, seraient affranchis de toute autre surveillance, et l'origine des éludes n'apporterait aucune différence, quant aux épreu- ves de capacité et quant à la collation des grades ; 6° Il serait aussi possible, tout en rendant l'enseignement public plus indépendant de l'action ministérielle, de relâcher les liens exces- sifs de centralisation qui font peser l'Université sur ses propres mem- bres, et y ôtent toute sève, toute énergie individuelle, en imposant une