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24 LE CHOLÉRA. presque toutes les substances alimentaires sont l'objet de sophistica- tions coupables. Il importe, en tout temps, d'empêcher, si faire se peut, cette exploitation odieuse : aujourd'hui, la nécessité est plus grande encore. L'expérience a démontré, je l'ai dit, l'influence d'une bonne alimentation sur l'intensité des épidémies de choléra. En effet, cette année, le fléau a eu une recrudescence marquée à Cons- tantinople, à l'époque du Rhamazan , où la religion prescrit aux musulmans un jeune rigoureux. L'Union médicale rapporte plusieurs faits curieux et tout-à -fait probants. Dans une grande filature de Saint- Pétersbourg, sur 900 individus qui y sont employés , la moitié est nourrie dans l'établissement, l'autre moitié vit comme elle l'entend. Sur la première moitié, il y a eu 83 cas de choléra et 5 morts : sur la seconde moitié, il y a eu 120 malades et 44 morts. En 1830 et 1849, le bourg de Sarepta, fondé par les frères moraves, et des colonies alle- mandes, établies en Gallicie, ont été complètement préservés, bien que le pays fût ravagé par l'épidémie. Cette innocuité a été la conséquence de la vie réglée, du régime que l'on suit dans ces établissements. Il y aurait beaucoup à dire encore sur les réformes hygiéniques qu'il y aurait lieu d'adopter, mais nous avons des limites que nous ne devons pas franchir. Un mot seulement pour terminer. — Le choléra est-il contagieux ? — Les chiffres suivants, dont nous garantissons l'exactitude, répon- dent à la question. Sur 2035 individus employés dans les hôpitaux de Paris, à titres divers, mais ayant tous des contacts prolongés avec les malades, il y a eu seulement 164 victimes, dont: 30 médecins, 12 étudiants en médecine, 10 sages-femmes, 112 infirmiers ou infirmières. A St-Pétersbourg, sur 58 employés, un seul a été pris. A Moscou, il y en a eu deux sur 123. Enfin, à Cromstadt, sur 253 employés à l'hô- pital des cholériques, il n'y a eu que 4 individus de frappés. Il serait très-curieux de savoir quelles modifications les épidémies de choléra apportent au chiffre ordinaire de la mortalité. Nous ne pos- sédons pas, malheureusement, de statistique qui puisse nous éclairer à cet égard. Il est certain que le choléra frappe de préférence les constitu- tions faibles, maladives, dont un grand nombre se seraient éteintes, si le fléau n'eût pas sévi. Si le chiffre de la mortalité de l'année, et dans une localité, n'était pas sensiblement accru, malgré la présence d'une